Mixité – Emma Therial : « à mon sens, il n’y a aucun sport réservé aux hommes et aux femmes »
Lors de cette semaine dédiée à la mixité, nous avons pu rencontrer Emma Therial, fondatrice de l’association « les Runardes », elle nous parle des objectifs de cette association et plus généralement de la mixité dans le sport.
Les « Runardes », c’est quoi ?
L’association les Runardes a été créée dans le but d’accompagner les hommes et les femmes mais surtout les femmes pour qu’elles puissent pratiquer une activité physique en extérieur à plusieurs en toute sécurité « peu importe notre genre, il me semble absolument indispensable de se sentir en sécurité lorsqu’on sort dehors, pour quelque activité que ce soit » » affirme Emma Therial. Le principe est simple, contacter des femmes grâce à l’association pour courir dans la rue. « L’association fait en sorte que ses adhérents soient en sécurité pendant leur pratique sportive en extérieur, peu importe quel sport, le but c’est simplement de pouvoir dire « bah là j’ai envie de sortir, je ne suis pas prêt(e) à sortir seul(e), est-ce que quelqu’un peut m’accompagner ? » Et d’avoir une réponse assez brève et un accompagnement pendant la pratique sportive (vélo, marche, course à pied…). C’est ouvert à tous et à toutes, de tout âge » détaille Emma.
Emma Therial, étudiante en biologie, est en année de césure, « j’en ai profité pour fonder l’association et prendre de l’expérience professionnelle. On essaye de faire grandir l’association les Runardes. J’ai toujours fait du sport depuis mon plus jeune âge, c’est ce qui m’a aussi poussé à me diriger vers ce domaine. »
« Il y a une condition qui est créée, le foot pour les garçons et la corde à sauter pour les filles. »
Emma Therial
Pour Emma, ces différences femmes-hommes, sont liées à l’éducation des enfants dès le plus jeune âge, par exemple en école primaire dans la cour de récré « il y a une condition qui est créée, le foot pour les garçons et la corde à sauter pour les filles ». En effet, d’après Emma Therial cela crée une sorte de normalité, et peut être « négatif autant pour les femmes que pour les hommes parce qu’il y a aussi beaucoup d’hommes qui sont inhibés dans leur passion, les hommes qui font de la danse par exemple. » Pour elle, il est impératif que tous les professeurs aient une formation sur ce sujet « il faudrait que l’éducation nationale investisse sur cet aspect-là, sur la sensibilisation de plus jeunes sur la mixité, sur le fait que tout le monde est capable de tout faire. S’il y avait des intervenants, de la sensibilisation à l’école, je pense que les choses avanceraient. »
« Il faut continuer à se battre, continuer à en parler et puis au fur et à mesure c’est notre génération qui prendra le pas sur celle de nos professeurs. »
Emma Therial
La mixité dans n’importe quel sport
« À mon sens il n’y a aucun sport réservé aux hommes ni réservé aux femmes. Moi même j’ai fais du rugby et je peux attester du fait que les sports de contact ne sont pas réservés qu’aux hommes » » D’après Emma, si l’ouverture d’esprit se fait dès le plus jeune âge, il n’y a pas de raison que les femmes ne puissent pas pratiquer des sports « d’homme ». Emma argumente : « si dès notre plus jeune âge comme à l’école on nous dit que nous sommes autant capables que les autres, peut-être qu’au final l’écart serait moindre et que l’on développerait une force équivalente. » Une des solutions, pour Emma, serait de médiatiser davantage la place de la femme dans le sport, « il faut médiatiser au maximum les femmes dans le sport, c’est-à-dire autant que les hommes. » précise-t-elle.
« Il faut continuer à se battre, continuer à en parler et puis au fur et à mesure c’est notre génération qui prendra le pas sur celle de nos professeurs. », conclue Emma, pleine d’espoir pour les futures générations de sportives.
Dorian Martin-Maisse et Quentin Ducrocq
Crédits Photos : DR