JUDO : Redécouvrir son sport par l’arbitrage
Certains deviennent arbitre par passion, d’autres par opportunité, d’autres encore par obligation, Julie elle, est devenue arbitre pour redécouvrir son sport. Portrait.
Avec 15 ans de Judo derrière elle et une ceinture noire autour de la taille, Julie Michel, 23 ans est une arbitre un peu différente. Différente non pas par son parcours, mais pour les raisons qui l’ont poussé à devenir arbitre. Confrontée régulièrement à des erreurs d’arbitrage alors qu’elle était encore judokate, elle a eu à un moment donné la volonté de « passer de l’autre côté », de comprendre ce rôle qu’elle considérait parfois comme « énervant » et pas toujours très « juste » « C’était véritablement pour me mettre à la place d’un arbitre parce que souvent il m’arrivait d’avoir des erreurs d’arbitrage lors de mes combats en compétition, je me suis dit que j’allais essayer de me mettre à la place d’un arbitre pour voir la façon dont il voit les choses, si c’est compliqué, parce qu’on critique toujours quand on est combattant mais être à la place d’un arbitre ce n’est pas forcément facile »
On critique souvent quand on est combattant, mais être à la place d’un arbitre ce n’est pas toujours facile
Arbitre officiel de niveau départemental (F1) et stagiaire de niveau régional (F2) , Julie avait également comme objectif de redécouvrir son sport qu’elle pensait pourtant connaitre sur le bout des doigts « on apprend d’une manière différente le judo, parce qu’il y a des règles spécifiques à suivre, un vocabulaire a acquérir, c’était vraiment pour approfondir mes connaissances »
A l’image de n’importe quel sport, une formation spécifique est nécessaire « Ce sont des circuits d’arbitrages, on est en compétition contre plein d’autres jeunes arbitres et on suit une formation, ce n’est pas forcément une formation écrite. Ils nous donnent quelques papiers, ils nous expliquent les règles en général, comme on a tous fait du judo depuis longtemps on connait quand même les règles. C’est plutôt de la pratique. »
Elle ne garde pas, en revanche, que du positif de cette expérience « J’ai pu voir que dans le monde de l’arbitrage il y avait du favoritisme, que c’était un peu un monde « pourrit » Il y a du favoritisme par rapport aux combattants, parce que c’est un petit monde, tout le monde se connait. Quand j’étais arbitre, il y avait une sorte de compétition entre arbitre pour savoir qui était le meilleur et ceux qui étaient premiers, c’était souvent les « favoris » alors qu’ils n’avaient pas forcément les meilleures notes« .
J’ai pu voir que dans le monde de l’arbitrage il y’avait du favoritisme
Même si les problèmes de comportements sont peu fréquents en Judo « Les règles sont très stricts, le respect c’est vraiment fondamental » elle avoue avoir vécue parfois des situations compliquées « C’est plutôt au niveau des parents. Les coaches crient sur le moment mais ils respectent un minimum les règles parce qu ils savent que de toute façon leur judoka combattant sera pénalisé. Les combattants sont toujours assez respectueux, même s’ils ne sont pas forcément d’accord »
Elle garde pourtant un état d’esprit positif et reste concentrée sur les combats qu’elle à sa charge « C’est une petite carapace qu’on se créer et on n’écoute plus avec le temps. »
Timothée Hallet et Morgan Chaumier
Crédit Photo : DR