EDITO : Sans arbitre pas de sport

Footballeur du dimanche, grand consommateur de sport à la télévision, journaliste sportif, je n’ai pu que constater au cours de mes expériences passées dans ces différents domaines, comme les arbitres, sont, malgré eux, catalyseurs de nombreux maux.

S’il paraît inconcevable de faire une généralité sur le traitement réservé aux arbitres, nombreux sont ceux qui ont été remis en question, critiqués, hués, conspués, agressés verbalement ou même physiquement, au cours de leur carrière.

Pour ma part, je prendrais l’exemple du football, où dès mon plus jeune âge, j’ai vu, sur les plateaux du samedi après-midi, des parents invectiver, voire insulter, le ou la dirigeante qui avait eu la gentillesse de prendre le sifflet. Tout cela devant des enfants de 7-8 ans, qui, plus tard, n’hésiteront pas à reproduire le modèle parental…

Comment aussi, à l’âge de 12 ans, sur un match de moins de 13 ans de niveau régional, j’ai vu un arbitre devoir s’enfermer dans son vestiaire pendant plus d’une heure à l’issue d’un match, devant les menaces verbales d’un parent de mon équipe…

Comment, récemment, j’ai vu, au niveau départemental senior, « les hommes en noir » être bousculés verbalement et/ou insultés à de très nombreuses reprises par des joueurs bien trop indisciplinés.

Comment aussi, je vois, dans les catégories jeunes, les coachs, dirigeants ou même parents, prendre à partie les arbitres pour remettre en question telle ou telle décision, et reprocher ensuite à leurs joueurs/enfants, de critiquer les décisions de ce même arbitre…

Comment j’ai vu aussi, en conférence de presse d’après match, en Ligue 2, des entraîneurs justifier telle ou telle contre-performance, par une décision arbitrale qu’ils jugent en leur défaveur…

Les arbitres sont donc régulièrement remis en question par les joueurs, les coachs, qui se permettent de juger le travail d’un autre acteur du sport. À contrario, je n’ai jamais vu un arbitre dire un à entraîneur quelle tactique employer, ou recadrer un joueur sur son placement ou sur sa qualité de passe. Je n’ai jamais vu, non plus, un arbitre changer sa décision devant les protestations d’un joueur, d’un entraîneur, d’une équipe entière, ou même d’un stade.

À ce propos, pourquoi le football ne s’inspire-t-il pas du rugby ? Sport dans lequel, sur le terrain, seul le capitaine peut s’adresser à l’arbitre. Cela empêcherait les joueurs de football de contester chaque décision arbitrale, éviterait bien des tensions et poserait une limite claire entre les joueurs et l’arbitre.
Loin de moi l’idée de dire que les arbitres sont infaillibles, que leurs décisions sont toujours justes, mais voir ce que je vois depuis des années, notamment dans le monde du football, sur le traitement qui leur est réservé, me semble tout à fait injuste.

Les arbitres sont des femmes, des hommes, peuvent faire des erreurs, peuvent faire basculer des matchs, parfois même des championnats. Mais une chose est sûre, sans eux il n’y aurait ni match, ni championnat…


Quentin Ducrocq

Crédit photo image libre de droit

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