LE LANGAGE DU SPORT DÉCRYPTÉ : De la chasse au ballon au poing
La chasse et le ballon au poing, n’ont a priori, rien en commun. Et pourtant si. Alors, quand on les associe, de quoi parle t-on au juste ?
Sport dérivé du jeu de paume, le ballon au poing est un sport collectif populaire en Picardie, mis en place depuis la fin du 19ème siècle. La Fédération française, fondée en 1972, se trouve à Amiens. Ce sport permet à deux équipes de six joueurs de s’affronter. Le ballon au poing est un jeu de gagne-terrain. Le but est de faire passer le ballon entre les poteaux adverses. Cependant, il y a également un autre moyen de marquer des points, grâce aux deux chasses. Elles font office de filet imaginaire, elles doivent être marquées sur les lignes latérales et mises en place par le marqueur.
Ainsi, parmi les règles du ballon au poing, « les chasses sont comme le filet au tennis sauf qu’elles sont mouvantes » explique Gilles Caron, historien et chroniqueur de la discipline. Leur positionnement n’est en effet pas déterminé avant la partie mais pendant le jeu, après que « le foncier effectue un livrage », ce que l’on pourrait comparer au service dans des sports de filet, comme le volley-ball ou le tennis. Il existe ensuite deux façons de déterminer où placer la chasse. Soit à l’endroit où est repris le ballon si personne ne l’a fait au premier rebond. Ou alors « si la balle va dehors, on met une chasse à l’endroit où la balle est tombée. »
Une zone essentielle
Lorsque aucune des équipes n’est arrivée à 40, deux chasses sont posées. Si l’une des équipes est arrivée à 40 ou les deux, on n’en pose qu’une, sauf dans le cas où l’on dispute les avantages et qu’aucune des équipes n’a acquis un de ces avantages. La deuxième chasse est posée, selon le même principe que la première quand « le jeu continue et qu’un joueur renvoie bien. Si elle rebondit et que le foncier la reprend sans qu’il n’y ait eu de faute, on pose la chasse à cet endroit. » Dès lors, « les équipes changent de camp », lorsque la ou les chasses sont posées.
« La chasse est une zone essentielle au jeu » poursuit le ballonniste. En effet, son positionnement détermine ensuite la zone de terrain à atteindre ou à défendre. Plus on pose les châsses près de l’en-but, plus l’équipe de fond, celle dont le foncier aura lancé les échanges lors de la pose des chasses, aura à défendre un camp réduit, et plus il lui sera facile de marquer des points, explique ainsi le règlement du ballon au poing.
S’il est donc possible de poser une ou deux chasses, cela ne sort que peu de ce schéma, en revanche. « Il est déjà arrivé qu’à cause des conditions climatiques par exemple, ou d’un joueur pas en forme, il n’arrive pas à poser de chasse, mais c’est assez rare » explique toutefois Gilles Caron.
En bref, la chasse est donc une ligne imaginaire séparant le terrain en deux. Une fois posée, les deux équipes changent de camp. Les équipes doivent alors marquer le point, un 15, pour gagner le jeu. « Pour marquer un jeu, il faudra quatre 15, comme au tennis » ajoute l’historien amiénois. Et c’est la première équipe à remporter sept jeux qui aura le gain de la partie.
Julie Michel
Crédit photo : Léandre Leber Gazettesports.fr