FOCUS CLUB – Amiens Picardie Billard : Une discipline à la recherche de reconnaissance et de mixité
À l’occasion du tournoi de blackball organisé par l’APB, le président et le trésorier du club amiénois présentent leur club et dévoilent leurs ambitions.
Jean-Michel Huck, vous êtes trésorier de l’Amiens Picardie Billard. Pouvez-vous nous présenter votre club ?
Notre club est installé rue Riolan depuis à peu près une vingtaine d’années. Il faut savoir que l’APB est un club où l’on pratiquait beaucoup le billard français. Étant donné que le billard français est beaucoup moins pratiqué, maintenant on s’est reconverti en trois modes de jeux, le billard français, le billard « blackball » et le billard américain. Dans notre salle, on dispose de deux billards de chaque catégorie de jeu.
Combien d’adhérents comptez-vous au sein de votre club ?
Cette année, on commence à reprendre, on est 25 contre une quarantaine avant la crise sanitaire. On espère faire revenir d’anciens joueurs et en faisant connaître le club peut-être faire venir d’autres joueurs qui pratiquent dans des établissements plus privés. D’autant plus que le blackball c’est une des pratiques les plus courantes en France, elle est pratiquée dans les bars ou les cafés, donc il y a un potentiel de joueurs mais ils ne savent pas qu’il y a un club à Amiens dans lequel on peut participer à ce genre de jeu. Nous sommes par ailleurs le seul club de billard de la Somme à pratiquer les trois modes de jeu.
Richard Dussort, vous êtes président de l’APB. D’où viennent vos licenciés ?
La moitié de nos joueurs viennent des Ardennes. Étant donné que sur la compétition de blackball ils n’ont rien dans leur région, ils viennent jouer à Amiens. Les autres joueurs, ce sont des locaux de la région amiénoise ou d’Amiens. Avec le Covid, j’ai perdu à peu près la moitié de mes joueurs, j’en avais 42 et là on est à 24/25, ça a fait très mal. Ça peut être pour des raisons professionnelles, ils ont pu trouver une autre occupation, ça peut être l’âge aussi. Maintenant, on essaie de retrouver une certaine dynamique pour remotiver les troupes à rejouer au billard. On essaye également d’avoir des femmes au sein du club. C’est comme les jeunes, on essaie de se diversifier. Nous avons des féminines en compétition qui représentent un pourcentage assez faible il faut le reconnaître, mais il y a de très bonnes joueuses en féminines et on essaye par le biais des enfants d’entraîner la maman, le papa à venir jouer. Mais on va dire ce n’est pas leur préoccupation première, mais on essaye de les motiver et on espère qu’un jour, ça viendra. Après, l’essence même d’un club, c’est la jeunesse. En passant par la jeunesse, on peut les instruire sur notre passion, leur démontrer que notre sport, c’est vraiment un sport et que le billard, c’est ludique, qu’il y a un intérêt sportif et parfois même personnel. Les jeunes joueurs, c’est ce qu’il y a de mieux pour pérenniser un club, après ça passe par les liens familiaux et puis ça se développe autour de soi.
Jean-Michel Huck, le blackball est donc devenu la catégorie préférée des pratiquants. Pouvez-vous nous expliquer les règles ?
Il y a deux couleurs de billes, les jaunes et les rouges. Les billes sont placées dans un triangle. Pour démarrer, on organise une casse et une fois que les billes sont réparties sur le billard, le premier joueur, en fonction de l’emplacement des billes, choisit la couleur par laquelle il veut commencer le jeu. Une fois qu’il a choisi sa couleur, il doit rentrer toutes ses billes et terminer par la dernière qui est la bille noire portant le numéro huit, avant ça s’appelait le 8 pool, d’ailleurs c’est l’ancien nom de cette pratique.
Est-ce que la mixité est présente au club ?
Notre club comprend exclusivement des hommes. Les jeunes, on a du mal à les faire venir, d’autant plus que la plupart du temps on pense au billard français parce qu’il y avait que ça qui existait dans la Somme, mais le billard français, c’est particulièrement difficile. Pour les jeunes débuter, c’est techniquement compliqué. Alors qu’avec le blackball, on prend assez rapidement du plaisir même sans savoir bien jouer, on arrive quand même à faire des parties et à s’amuser facilement. Après, au sein du club ça reste plutôt des adultes.
Le club a-t-il été rénové récemment ?
On a profité de la période de fermeture pendant la pandémie pour faire des travaux dans la salle. La salle a été refaite entièrement pour vraiment apporter du confort car on avait des conditions de jeu qui s’étaient beaucoup détériorées. On en a profité pour refaire l’isolation, le chauffage, l’électricité, maintenant on a un confort de jeu vraiment intéressant dans la salle. On a une configuration qui fait penser à une salle de billard, il reste plus qu’à faire venir du monde !
Comment faire venir du monde ?
On a plusieurs fois participé au salon Agora, mais ça touche la plupart du temps des parents qui cherchent des associations pour les enfants, donc c’est plutôt des activités sportives dynamiques qu’ils recherchent, c’est pas tellement le billard. Ce qu’il nous manque, c’est surtout de se faire connaître, on reste toujours dans cet état d’esprit qu’on pratique que le billard français alors qu’en réalité maintenant on a beaucoup développé le blackball, c’est vraiment quelque chose qui mériterait d’être connu parce qu’il y a un potentiel de joueurs, surtout sur Amiens on peut trouver.
Vous organisez des initiations ?
Oui, nous avons profité du tournoi de blackball pour faire des initiations. Mais comme on était en période de vacances scolaires, on n’a pas pu contacter d’école pour le faire, mais l’avant-dernier tournoi avait lieu à la salle du lycée Robert-de-Luzarches, et de ce fait il y a beaucoup de lycéens et d’étudiants qui sont venus pratiquer. Donc là, on a vraiment pu faire de l’initiation mais sans avoir vraiment de retombées au niveau des adhérents, mais au moins on fait connaître le club.
Ça ne fait pas beaucoup de monde qu’on arrive à contacter en faisant des initiations comme ça et la plupart des jeunes sont souvent déjà occupés sur d’autres activités sportives donc on a du mal à les faire venir. Ils vont prendre ça comme un loisir mais pas plus, ils ne vont pas venir le pratiquer de façon régulière.
Combien de bénévoles comptez-vous au sein du club ?
Au niveau des bénévoles très actifs on est quatre.
Quand le club est-il ouvert ?
On est ouvert le lundi, le mercredi et le vendredi à partir de 15h. C’est régulier, les joueurs viennent jouer l’après-midi et en fin d’après-midi. Ce sont plutôt les joueurs qui ont des activités professionnelles qui viennent. Après, il est possible de venir jouer à d’autres horaires mais il faut nous contacter soit sur l’adresse mail du club, soit sur le compte Facebook.
Comment se passent les compétitions ?
Une compétition comme celle-ci (tournoi de blackball), c’est vraiment très lourd à gérer. Il y a eu une année où on en a organisé deux dans la saison, en novembre et en février, mais c’est vraiment une charge de travail énorme. Comme il y a beaucoup de clubs, maintenant les compétitions sont réparties sur tous les clubs. Sept compétitions régionales sont organisées dans la saison et chaque club prend au moins une compétition et parfois certains clubs en prennent deux pour pouvoir compléter. On peut atteindre jusqu’à 150 joueurs par compétition.
Charlotte Lecot
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports