BÉNÉVOLAT : Philippe Vandurme : “J’ai largement dépassé mes fonctions de président”
L’ancien président des Spartiates d’Amiens, Philippe Vandurme, s’est confié sur ses 10 années de mandat et d’implication à la tête du club. Un club dont il est tombé amoureux, à tel point de l’avoir dans la peau.
Philippe Vandurme nous a reçu au club des Spartiates d’Amiens, dans le stade du Parc du Grand Marais sous le soleil d’un été indien. Pendant près d’une heure l’ex-président des spartiates est revenu sur ses années à la tête du club
Masseur kinésithérapeute de profession, Philippe Vandurme arrive au club de par son métier. Le club de football américain, fait appel à lui pour la saison 2003-2004 afin qu’il s’occupe de l’équipe fanion. C’est le début d’une belle histoire d’amour. « La première année ou je suis là c’est le premier titre des Spartiates, je leur ai peut être porté bonheur » sourit l’homme de 62 ans. Grand amateur de volley-ball et de course à pied, lorsqu’il arrive au club, il n’a aucun lien avec la discipline : « J’ai mis le pied dedans il y a 20 ans. J’ai apprécié le sport en lui-même et tout ce qui l’entoure, je suis devenu passionné. Je suis resté car l’ambiance était très conviviale, il y avait un esprit de famille, un peu comme au rugby. » Cette première expérience dans le sport lui ouvre les portes de l’équipe de France où il devient le kiné de la sélection tricolore de football américain, et le restera pendant 14 ans. Après quelques années, Philippe Vandurme rentre au comité directeur du club des Spartiates d’Amiens. En 2013, lorsque Yann Soler démissionne, il décide de se présenter pour être à la tête de l’association.
Une décennie au service des Spartiates
On a de plus en plus de difficulté à mobiliser des personnes qui ont envie de participer et d’aider
Philippe Vandurme
« C’est un grand paradoxe, quand j’accède à la présidence, l’équipe des Spartiates quitte l’élite et là je quitte le club quand il retourne à nouveau en D2 » explique Philippe Vandurme. Durant cette décennie, il avoue avoir « largement dépassé les obligations d’un président. Je suis devenu le couteau suisse du club, je faisais un peu de tout, de l’intendance ou de l’arbitrage par exemple mais tout cela par plaisir. » L’ex-président avoue avoir remarqué un changement drastique du bénévolat. Une évolution qu’il regrette « malheureusement, j’ai vu une décadence sur le bénévolat, trouver des personnes qui ont envie de participer et aider, on a de plus en plus de difficulté à en mobiliser. C’est surement un changement de génération mais maintenant les joueurs sont devenus des consommateurs, ils vont faire leur saison, cinq ou six ans au club mais quand ils décident d’arrêter, ils s’arrêtent et ils ne vont même plus participer à certaines tâches du club. »
Très attaché au club après avoir vécu des « événements que je retiendrai toujours, comme cette année 2018, celle-là on ne l’enlèvera pas ». Cette saison-là, les Spartiates deviennent champions de D2 et remontent en Elite. Philippe Vandurme s’était lancé un défi : « Si les Spartiates redevenaient champions de France je me tatouerai, ça s’est fait et comme je n’ai qu’une parole… » L’Amiénois se tatoue alors le logo actuel du club sur l’épaule, « ce tatouage prouve ma passion et mon amour pour ce club, pour ce qu’il m’a apporté.Si quelqu’un avait un doute je pense qu’il est effacé, s’ils n’avaient pas été champions, j’aurai fini par le faire. Certains diront que j’ai le tatouage des Spartiates et pas le prénom de mes enfants (rires). »
Parti mais jamais vraiment très loin
Après dix années de bons et loyaux services, Philippe Vandurme tire sa révérence à la présidence des Spartiates d’Amiens à l’issue de la saison 2022-2023. Une décision prise par obligation professionnelle, « maintenant je travaille et habite à plus de 100 kilomètres d’Amiens, ce serait devenu compliqué. » Il ajoute : « Je me suis aussi dit que j’avais fait 10 ans, j’avais aussi envie de laisser la place à quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus jeune pour redynamiser un peu le club. »Philippe Vandurme a été réélu au comité directeur, restant ainsi acteur dans son club de cœur : “Je suis assigné aux journées compétition, je vais m’occuper de tout ce qui va être autour des matchs.” Il a souhaité “participer activement à la transition avec mon successeur Julien Planchon.” Dans trois ans, Philippe Vandurme sera à la retraite, “je sais déjà qu’elle sera bien remplie par ces actions dans le monde associatif, les relations humaines, le contact humain, je suis une personne qui ne sait pas rester sans rien faire. Quand on est bénévole, il y a toujours quelque chose à faire.”
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports