FOCUS CLUB : Le RCA Tennis, un club dynamique en manque d’infrastructures
Dernièrement, nous sommes allés à la rencontre de Stéphane Guillerault, président du RCA Tennis. L’occasion d’évoquer le club, ses projets mais aussi ses problématiques.
Le RCA Tennis, fondé en 1936, se situe rue St Fuscien à Amiens et partage son espace sportif avec le club de rugby amiénois. Le club de tennis possède quatre terrains, deux couverts et deux extérieurs.
Depuis trois ans, le RCA ne cesse de voir son nombre d’adhérents augmenter et ne peut se permettre d’accepter tout le monde, faute de place. Il y a quatre ans le club comptait 130 licenciés, cette année il en compte 292, ce qui fait du RCA, le club ayant le plus gros ratio de licenciés par terrain sur Amiens Métropole.
Un club en pleine expansion
Avec quatre terrains à sa disposition et un nombre d’adhérents en forte en hausse, le club ne peut pas répondre à la demande, ce que déplore le dirigeant : « On a beau travailler main dans la main avec les représentants d’Amiens Métropole, il y a bien un moment où nos infrastructures, on ne peut pas les pousser et donc on est obligé de dire non ». Le club est situé sur « un quartier qui est un peu en déficit d’infrastructures sportives » et l’an passé, une centaine de demandes a été refusée et cette année près de 200.
Malgré tout, le président et ses bénévoles se sont engagés dans des actions visant à soutenir la dynamique sportive sur la métropole, notamment en formant les enseignants des écoles alentour, en prêtant ses terrains et ses équipements.
Un besoin de nouvelles infrastructures
Par son ancrage et ses actions, le RCA espérait être un peu plus soutenu par les instances locales. Le club amiénois a pour objectif “d’aller vers des aménagements nouveaux sur des espaces du club puisque nous avons de la place. Il y a l’emplacement de deux anciens terrains de tennis qui mériteraient aujourd’hui d’être refaits ». Le président voit les JO de Paris 2024 comme une opportunité de financement pour de nouvelles infrastructures sportives grâces aux dispositifs de subventions associés, estimant que “soutenir des clubs capables de répondre à la demande locale est bénéfique pour la collectivité.”
La genèse du succès
Selon Stéphane Guillerault, à l’heure actuelle le tennis est redevenu « un sport prisé » car les gens souhaitent des horaires et des cours plus flexibles mais une nouvelle problématique se pose, « tout le monde aimerait bien, jouer à la même heure, le même jour”, un changement des comportements qui restreint aussi le club dans sa capacité d’accueil.
Grâce au développement significatif du club, un salarié à mi-temps a pu être recruté à la suite de l’épidémie de covid. Aujourd’hui, le RCA en compte deux à temps plein. Si leur projet de faire construire de nouveaux terrains aboutit, le comité directeur espère pouvoir continuer sa croissance : « L’association doit aussi servir à ça, à créer de l’emploi et c’est important aussi pour nous d’y répondre ».
Un aspect sportif qui n’est pas négligé
Avec un engagement conséquent sur le territoire, le RCA Tennis reste avant tout un club à vocation sportive “et pour se faire on a de nombreuses équipes engagées en championnat” souligne le président. Aujourd’hui, il y a « une vraie émulation, une vraie demande notamment côté féminin, on déborde d’envie pour participer au championnat par équipes ».
Si de la réussite est attendue pour les équipes premières, pour les autres, le club cible une approche de développement et d’apprentissage de la compétition. Le RCA peut également vanter ses mérites grâce à leur « fierté », leur professeur de tennis Antoine Bardoux qui a, cette année encore, signé plusieurs succès au niveau départemental et régional avant de participer aux championnats de France +35 ans à Roland Garros en juin dernier.
Enfin du côté de l’événementiel, le club amiénois organise chaque année son événement phare : Le tournoi Open. Comme l’évoque le président : “C’est la vitrine du club qui met l’accent sur l’aspect sportif et convivial”
Il ne reste plus qu’à espérer pour le RCA Tennis de trouver une issue favorable avec les pouvoirs publics, afin de leur permettre de mener à bien leur projet de développement et d’accueillir davantage de publics au sein de ses installations. Une juste récompense de leur engagement au quotidien pour favoriser la pratique du tennis sur la métropole amiénoise et plus particulièrement à proximité du quartier prioritaire Pierre-Rollin.
Interview : Dorine Cocagne
Rédaction : Lou Fournier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports