FOCUS CLUB : Le ballon au poing, entre passion et tradition
Identifié comme un sport “traditionnel”, le ballon au poing continue son bout de chemin dans la Somme. Entre championnats, finales des drapeaux, Coupe de France et école de ballon au poing, la discipline reste sur une bonne dynamique sur le département.
Pour la réalisation de notre sujet, nous nous sommes tournés vers Gilles Caron. Ce passionné, qui ne pratique pas en raison d’un accident de la vie, a toujours baigné dans la discipline. Aujourd’hui, l’homme de 71 ans est un visage bien connu du ballon au poing, chaque week-end, il centralise les résultats des différents concours et communique le tout à la presse. Un travail de titan, qui contribue à la valorisation de la pratique auprès du grand public.
Se tourner vers la jeunesse…
Quand on demande à Gilles Caron comment se porte le ballon au poing aujourd’hui, son premier constat est :
« il se porte mal.» La Fédération aux 550 licenciés pâtit en période pré-olympique et post olympique, où les jeunes ont tendance à se tourner vers d’autres disciplines. Mais pour pallier cela, la structure peut compter sur son conseiller technique régional « qui se rend dans diverses écoles pour initier les jeunes au ballon au poing » mais aussi sur l’activité de son école de ballon au poing : « Aussi bien en été qu’en hiver, elle est animée par Jean-Louis Roinet et David Asselot, qui sont des anciens joueurs et qui consacrent beaucoup de leur temps pour compléter la formation des jeunes et leur initiation, afin de les familiariser avec les gestes de base. »
… pour développer le nombre de pratiquants
Créée dans le but de donner un second souffle à la discipline, l’école existe depuis une quinzaine d’années « avec
plus ou moins de succès. » Couplé aux interventions en milieu scolaire et aux déroulements des saisons en extérieur et en salle, le travail devrait permettre de « développer notre nombre de licenciés ». Du côté des pratiquants, Gilles Caron et ses compères constatent un engouement qui dure pour les joueurs plus âgés : « Des joueurs qui habituellement pouvaient arrêter avant la quarantaine, continuent. Certains ont plus de 60 ans. Ça maintient leur condition physique, ça entretient la passion viscérale de certains pour le ballon au poing. »
Deux rendez-vous annuels bien attendus
Le ballon au poing reste connu auprès du grand public pour les traditionnelles finales du 15 août, appelées « finales
des drapeaux ». Comme Gilles Caron nous l’explique, « gagner le drapeau, ça se fait depuis 1906. A l’époque, la Fédération cherchait à faire un emblème qui soit significatif. Il leur a semblé qu’un drapeau bleu blanc rouge pouvait représenter le sacre ». Un temps fort de la saison, et du sport amiénois aujourd’hui, qui a connu plusieurs évolutions : « Les finales des drapeaux ont pu se dérouler à Corbie, Albert, Amiens, Hérissart ou encore Franvillers. C’est en 1957 que la Fédération a décidé de regrouper le tout sur une seule journée et pour toutes les équipes. Elle a choisi le 15 août et l’esplanade de la Hotoie où il y avait des terrains et notamment la place pour accueillir toute la galerie » (les supporters, ndlr).
D’ailleurs, ce rendez-vous est toujours suivi d’un autre qui se tient le premier dimanche de septembre : La Coupe de France. Un événement tout aussi important pour les ballonnistes : « C’est la revanche du 15 août. Les équipes qui ne se sont pas qualifiées pour les finales des drapeaux ou qui n’ont pas eu de chance ce jour-là, se livrent, en cas de qualification, à ce qu’on appelle une séance de rattrapage. »
Un challenge, toute une histoire !
En parallèle de la compétition se tient également un autre challenge, celui du poing d’or : « Une épreuve qui consiste, à l’issue de préqualifications le matin, à permettre aux joueurs de lancer, de faire quatre tentatives pour envoyer le ballon le plus loin possible. » Le record est « détenu par Eric Bertoux » depuis 1991, « qui a propulsé le ballon à une distance exceptionnelle de 67m70 ».
Créé en 1980, par Jacques Falize, qui comme l’évoque Gilles Caron, est « un ancien très grand joueur et très grand
foncier. Ancien secrétaire général et aussi ex-président de la Fédération, c’est lui qui a créé et offert le poing d’or qui porte son nom. » D’ailleurs au moment d’évoquer Jacques Falize, l’homme d’histoire du ballon au poing ne peut s’empêcher de nous inviter à échanger avec un autre historien du sport samarien, Lionel Herbet, grand ami du disparu. Ce dernier n’a cessé souligner la grandeur de l’homme, qui était un ancien footballeur professionnel et qui a grandement contribué au développement du ballon au poing, « un sport qui continuera à vivre, oui » selon ce dernier.
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler, Léandre Leber et DR