SOUVENIRS OLYMPIQUES – 1932: la guerre entre amateurs et professionnels
En 1932, les Jeux Olympiques de Los Angeles ont marqué l’histoire de par l’accueil chaleureux des Américains et par le débat entre l’amateurisme et sports professionnels.
Le sujet a été très souvent évoqué ici même. C’est celui qui a vu depuis des lustres s’opposer les partisans acharnés d’un amateurisme intégral et ceux qui toléraient les athlètes professionnels. Ici même nous avons donné le nom du grand champion Jules Ladoumègue qui avait été radié pour avoir enfreint les règles.
Revenons à cette année 1932 et les Jeux Olympiques qui se déroulaient à Los Angeles. Une ville dans laquelle reviendront les JO mais en 1984. En 1932, la télévision n’existe pas, les radios sont rares et en ce qui concerne la presse écrite, la France n’aura qu’un seul envoyé spécial: Jacques Goddet qui sera plus tard le patron de l’Equipe mais aussi du Tour de France.
En 1932, Jacques Goddet avait évoqué le climat qui existait alors. C’était une époque située entre les grandes deux guerres mondiales. Il avait été certes enthousiasmé par la ville mais aussi la vie américaine. A cette époque, l’avion n’était pas régulier et le voyage s’était donc effectué en bateau.
Jacques Goddet figurait dans la délégation française et il avait mis cinq jours pour arriver à New York. C’était une autre époque. A Los Angeles, c’était la première fois que les athlètes étaient réunis dans un village olympique. Il y avait 1200 athlètes représentant 37 nations et le journaliste français avait été impressionné par l’accueil du peuple américain. Il y avait une ambiance exceptionnelle avec de belles relations humaines.
Toutefois si les problèmes politiques n’existaient pas, un sujet avait été en vedette : celui de l’amateurisme. Le patron du CIO de cette période le comte de Baillet Latour était mais oui, partisan de l’entrée des professionnels. Il était favorable à la participation de tous aux JO mais seul ou presque car les Fédérations se montraient inflexibles.
Les Fédérations avaient un pouvoir énorme et se montraient le plus souvent très sévères et impitoyables.
Rappelons nous qu’en France, on avait donné un triste exemple puisque Jules Ladoumègue qui avait été médaillé quatre ans auparavant à Amsterdam avait été disqualifié. La même aventure arrivait en Finlande avec la radiation à vie de Paavo Nurmi héros des Jeux de 1924 et que la Fédération internationale d’athlétisme n’avait pas hésité à le sacrifier sur place. En effet, Paavo Nurmi était arrivé à Los Angeles et s’apprêtait à participer au marathon quand il apprenait qu’il était radié à vie.
Heureusement le temps devait lui redonner son honneur puisqu’aux Jeux d’Helsinki en 1952 Paavo Nurmi avait été le dernier porteur de la flamme. Enfin, ces Jeux de Los Angeles avaient bien débuté pour les Français puisque la première médaille d’or fut remportée par l’haltérophile Duverger. Au total, la France ramenait dix médailles d’or dont trois en haltérophilie (Duverger, Hostin et Suvigny).
Lionel Herbet
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