ATHLETISME – Histoire : Novembre 1987, le comité de la Somme monte au créneau

C’est un retour en arrière, pas si lointain du reste qui prouve qu’à cette époque, nous sommes en novembre 1987, les dirigeants sportifs qui étaient bénévoles savaient se faire entendre et bousculer les habitudes. 

Depuis cette année, les élus ont été remplacés ou ne sont plus de ce monde. Idem pour les dirigeants, à l’exception peut-être de l’actuel président de l’Amiens Université Club, Bruno Dilly, alors jeune athlète. Aujourd’hui, l’AUC est un club en vogue, bien géré à la fois sportivement que financièrement et qui possède des athlètes de qualité. Un athlète, Thomas Gogois, a décroché voici une dizaine de jours son billet pour les Jeux Olympiques, en triple saut. L’AUC dispose aussi d’un stade à la hauteur de ses ambitions : le stade Urbain Wallet.

En 1987, lors d’une assemblée générale du Comité de la Somme d’athlétisme dont la présidente était Brigitte Bourdon , on avait assisté à une sorte de rébellion de la part des clubs de la Somme. C’était une sorte de déclaration de guerre à l’égard des élus, qu’ils soient d’Amiens, du département et même au-delà. C’est que la piste couverte à Amiens située près du parc des expositions ne remplissait plus son rôle. Au lieu d’organiser des réunions d’athlétisme, surtout l’hiver, l’AUC et le comité de la Somme se voyaient déposséder pour laisser la place à des spectacles, chanteurs, etc.

Tout cela pour faire de l’argent au grand dam du monde de l’athlétisme. Ce que confirmait du reste Jac François, à l’époque le gestionnaire du Palais des Congrès :  » Les activités à caractère économique ou les spectacles ont toujours eu priorité sur les activités sportives ». Jac François ne décidait évidemment pas seul et il appliquait rigoureusement les directives de son supérieur : la Ville d’Amiens. On comprend mieux la colère du monde sportif.  

Cette piste couverte avait été inaugurée en 1983 et un peu plus tard, le grand champion Bruno Marie Rose était venu se produire. Mais avec les spectacles de toutes sortes, la piste se dégradait sans arrêt. La colère montait alors dans les milieux de l’athlétisme et c’est ainsi que Brigitte Bourdon et ses collègues remuaient ciel et terre afin de se faire entendre. La présidente qui venait de remplacer Christian Roggemans commençait par écrire au ministre des Sports M. Bergelin, à l’ancien champion olympique Guy Drut afin de leur exprimer son inquiétude. Mais, malgré le fait d’armes, la manifestation la plus spectaculaire fut que le monde de l’athlétisme vienne directement manifester à l’occasion d’une réunion du conseil municipal d’Amiens.

Les participants avaient rendez-vous sur le parking face à la Mairie, banderoles en tête. Ils étaient venus protester sur le fait qu’en dépit d’une salle couverte, il n’y avait à Amiens plus d’athlétisme, qui avait été remplacé par le monde du spectacle, beaucoup plus rentable,, bien sûr. Alors adjoint aux sports, Lucien Menis devait recevoir les manifestants dont nous saluons le courage et la détermination venus défendre non seulement leur sport, mais aussi une certaine éthique. Cette entrevue devait être tout de même positive, car la ville d’Amiens autorisait le Comité d’athlétisme à organiser des réunions du 1er décembre à la fin février.

Lionel Herbet
Crédit photo : Louis Auvin – Gazettesports.fr

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