PORTRAIT : Théo Gabeau une course en rose pour sensibiliser

Au départ du 100 Km de la Somme le samedi 12 octobre 2024, un coureur sera en rose. A l’image d’octobre rose et avec le soutien de la ligue contre le cancer, Théo Gabeau, 20 ans, veut sensibiliser le public présent au sujet du cancer du sein.

Ce jeune étudiant en 3ème année de STAPS à Amiens n’en est pas à son premier coup d’essai. Déjà en août dernier, il avait réalisé un Ironman en collaboration avec l’association L’envol. Pour cet évènement, il avait ouvert une cagnotte avec comme objectif une levée de fonds pour venir en aide aux enfants malades avec du matériel, des sorties ou des ateliers.


J’ai toujours voulu faire le bien autour de moi.


Grand sportif, il décide d’utiliser sa passion pour une noble cause. Sans en parler autour de lui, il commence à réfléchir à des causes qui lui tiennent à coeur : « La première qui m’est venue c’était purement les enfants. Je me suis dit : si il y a bien une chose universelle qui n’aura jamais de prix c’est bien de rendre heureux un gamin. Tu peux faire ce que tu veux dans la vie, s’il y a juste un enfant qui vient avec un grand sourire, qui est tout content pour n’importe quelle raison, il n’y a pas de plus beau cadeau ! » Une de ses envies était que les fonds soient directement utilisés pour amener ce sourire qu’il aime tant. Après plusieurs recherches, il tombe sur l’association l’Envol. Cette dernière avait déjà collaboré avec des sportifs, notamment Cyprien Benoist, et le projet a rapidement pris forme fin juin, début juillet. Même si Théo admet être un peu « fêlé », l’idée de réaliser un Ironman lui paraissait folle. Malgré une préparation mauvaise, nous avoue-t-il, et la peur de ne pas réussir son défi, il a su trouver de la force dans la cause : « là il y avait le côté :“on récolte des fonds” avec des gens qui s’impliquent forcément dans le projet, et il y a les enfants, donc échouer n’était pas une option. J’avoue que c’était un peu dur ».

Finalement, il a vécu une course sensationnelle. Avec le soutien de sa famille, de ses amis et la cagnotte qui grimpait au fur et à mesure de la journée il a bouclé son défi après 12h52 d’effort. « Le jour J c’était exceptionnel. Il y avait toute ma famille, tous mes amis. Honnêtement je pense que je pourrai le rêver un milliard de fois, ça ne vaudra jamais ce que j’ai vécu ce jour-là. C’était exceptionnel ! » insiste-t-il. Cependant, il tient à souligner qu’il n’est que l’intermédiaire : « Les 1655 euros ce n’est pas moi, ce sont les gens autour. Toutes ces personnes, ce sont elles qui font le projet, ce sont des personnes qui au fond d’elles ont toujours voulu faire un truc comme ça. »

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Crédit photo : Matteo Jidal – DR

Un nouveau départ

Le goût de l’effort lui vient en partie de sa mère, ancienne marathonienne, qui le poussait à courir quand il était plus jeune. Mais il avoue n’avoir commencé à prendre du plaisir que récemment : « De base je suis plutôt football mais j’ai fini par craquer. Je me suis mis à courir même pour moi, pour être en forme et du coup depuis avril 2022, je fais beaucoup de course à pied. Au fur et à mesure, j’ai commencé à vraiment prendre du plaisir et à me faire souffrir un peu. »

Après ce premier défi format IronMan relevé haut la main, place aux 100 Km de la Somme, le 12 octobre. Tout commence à la mi-juin 2024, Théo s’inscrit au 100 km de La Somme pour se défier lui-même, avant de faire basculer son objectif vers la mise en avant d’une noble cause : « On arrive en septembre et je savais déjà depuis mi juin que je m’étais inscrit au 100 km. Mais à la base c’était purement pour faire la course et je ne m’étais pas attardé sur la date plus que ça. Je me suis rendu compte début septembre que la course se déroulait le 12 octobre, mais surtout que c’est le mois d’octobre rose et, pour le coup il y a une symbolique derrière tout ça. Moi, le cancer du sein, c’est sûrement la première maladie que j’ai côtoyé dans ma vie. Ma mère a été touchée par ça, j avais 8/9 ans. C’était la première vraie remise en question. Parce que quand on est enfant, à part les cours et les amis on ne pense à rien d’autre. C’est compliqué de se retrouver face à cette maladie. Donc quand j’ai vu que c’était en octobre, je me suis dit que l’année 2024 n’était pas finie. »

Un nouvel engagement sportif, au profit de la lutte contre le cancer du sein. Le 12 octobre, Théo Gabeau souhaite courir pour « toutes ces femmes dans le monde qui se battent contre le cancer et, par la même occasion, pour ma mère qui l’a battu en 2013. Pour lui rendre un petit hommage, pour lui montrer que ce qu’elle m’a appris me mène sur la bonne voie. »

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Crédit photo : Matteo Jidal – DR

Même si la préparation est compliquée car il doit réussir à jongler entre son travail, ses études et les entraînements, la motivation reste :  « C’est plus personnel que l’Ironman car il y a le côté moi enfant. Mais j’ai envie d’avoir cette tenue rose et le logo sur moi et de me dire : voilà, tu te bats pour elle et toutes ces femmes ». D’ailleurs, le jeune étudiant souhaite mettre l’accent sur la sensibilisation : « J’ai eu l’occasion de me renseigner sur la maladie. Même si j’ai eu à y faire face plus jeune, on s’y attarde moins, là j’ai eu de la chance d’avoir des gens spécialisés qui m’ont renseigné et à mes côtés, j’ai des gens qui travaillent dans le milieu hospitalier. Par exemple, je ne savais pas du tout que des hommes étaient aussi touchés. Ça me permet aussi, quand je démarche des gens ou des entreprises, de sensibiliser. »

Malgré la mise en avant du cancer du sein au travers d’Octobre Rose et des campagnes de sensibilisation, Théo regrette que trop peu de gens soient bien informés ou s’y prennent trop tard : « Il n’y a aucune honte à aller au dépistage. Plus on y va tôt, mieux c’est ! Et justement, si je peux utiliser ce que je sais faire, le sport, pour faire passer mon message en plus, le combat est gagné ! »

Pour le stapsien, pratiquer sa passion pour une noble cause pourrait être sa devise. Même s’il ne considère être personne. Ce qu’il veut montrer au grand public avec ses actions c’est que n’importe qui peut mettre en lumière une initiative et chacun peut le faire à sa façon. Le plus dur est de faire le premier pas, mais le jeune amiénois ne peut « que conseiller aux gens d’essayer. C’est le mot de la fin : essayer… »

Cyprien Baude
Crédit photos : Matteo Jidal – DR

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