Bénévolat : Alice Morcrette : Des casquettes à n’en plus finir
Présidente de Femina Sport et du comité départemental de hockey sur gazon, joueuse et bénévole à l’Amiens Sports Club, Alice Morcrette accumule les engagements, sans donner le sentiment d’en faire trop. Rencontre avec une hyperactive au service des autres.
Lorsque nous la rencontrons, un dimanche pluvieux de mars au stade Beaumarchais, son habituelle mèche de cheveux argentée a été chassée pour laisser place à un visage dégagé. Sa voix est posée, le regard est vif, la pommette droite est rougeâtre. Avec ses coéquipières de l’ASC, Alice, 50 ans, vient de disputer un match de National 2. Une rencontre où elle a pris un sale coup au visage. Le tout sous les yeux de sa fille Margot, numéro 10 de l’équipe, de son mari et de son fils sur le bord de la touche. Car chez les Morcrette, le dimanche c’est hockey sur gazon.
Une passion que Mathieu, président du club, a transmis à tout le monde. En commençant par ses trois enfants, avant que la mère de famille ne suive, « parce qu’il n’y avait pas assez de monde pour les filles, elles m’ont demandé si je pouvais leur donner un coup de main ». Cela fait bientôt dix ans que ça dure. « Le hockey sur gazon, c’est familial parce que ce n’est pas très connu, il y a beaucoup de grandes familles, l’année prochaine on sera quatre couples maman-fille » explique cette grande sportive dont la souplesse n’a d’égal que le nombre d’heures qu’elle passe à la gymnastique. Sa discipline de prédilection, dans laquelle elle a aussi embarqué ses progénitures. Aujourd’hui, seule Margot pratique encore et fait même partie du bureau de l’association Femina Sport, dont Alice est présidente depuis un an.
« On ne conçoit pas de participer à quelque chose sans en prendre vraiment part »
« On ne conçoit pas de participer à quelque chose sans en prendre vraiment part » argumente la multi casquette. Déjà, son père s’occupait de l’association de gymnastique quand elle était petite. « C’est comme ça que ça tourne, les associations ! Se mettre au service des gens, faire en sorte qu’on puisse aider les jeunes à faire du sport, c’est dans mes gènes. »
L’emploi du temps d’Alice Morcrette, également directrice d’un service public, est quelque peu chargé. « On est un peu hyperactif dans la famille, on ne se repose pas beaucoup, quand on n’a rien à faire on se demande si on ne peut pas trouver quelque chose. » Des fois, l’Amiénoise d’adoption a l’impression de courir partout, « mais ce n’est pas une contrainte, c’est un plaisir d’être avec les gens et de faire avancer les choses ». Ces heures passées dans les clubs sportifs sont autant de moments que les Morcrette partagent en famille. « Nos métiers sont très prenants, donc c’est un moyen de faire des choses ensemble par ce biais-là. Ce n’est pas chacun de son côté, on se retrouve avec les enfants et tout le monde se comprend. Si je faisais quelque chose toute seule de totalement différent, je pense que je ne m’investirais pas autant. »
À la tête du comité départemental de hockey sur gazon, Alice organise des tournois pour les petits et emmène chaque année une équipe au tournoi national des départements. Au-delà des entraînements la semaine et des compétitions le week-end, le temps qu’elle consacre au monde associatif se résume surtout à envoyer des mails et passer des coups de fil, entre deux réunions. « Ce n’est pas hyper prenant, mais ça ne s’arrête jamais parce qu’on peut passer tout son temps à répondre à des mails. »
Un investissement que tout le monde n’est pas disposé à faire. « Il y a plein de gens qui n’ont pas cette énergie à donner, certains sont investis dans d’autres domaines associatifs, et après il y a des gens qui ont envie de ne rien faire », constate simplement Alice. « Ce avec quoi on a du mal, ce sont les gens qui sont consommateurs des associations, et ça il y en a quelques-uns. Ceux qui déposent leurs enfants, vont les chercher à la fin et ne viennent jamais nous voir. » Alice Morcrette a encore de l’énergie à revendre et compte bien poursuivre l’ensemble de ses activités. D’autant qu’elle conçoit la « difficulté d’impliquer d’autres personnes ».
Julien Benesteau
Crédit photo : Léandre Leber – Gazette Sports