SPORT SANTÉ : Le Mobil’Bus Sport Santé fait bouger les Samariens

Depuis quelques mois, le Mobil’Bus Sport Santé, un véhicule transformé en salle de sport ambulante parcours la Somme, proposant des séances d’activité physique aux personnes qui en ont besoin.

Le projet est né il y a 3 ans, d’une initiative de l’Association Profession Sport & Loisirs 80 (APSL). La directrice Virginie Mouzon explique que « l’association mène une action qui s’appelle sport santé insertion sur les départements de la Somme et de l’Oise avec un public qui est éloigné de la pratique sportive. L’APSL n’a pu implanter cette action que dans les quartiers prioritaires et en zone rurale et occuper des salles mises à disposition. « Et on s’est rendu compte que dans les zones rurales ou zones de revitalisation rurale, celles qui ne sont pas dotées de salles, il y avait un vrai problème de pratique d’activité. »

C’est pendant le confinement que l’idée a germé avec la problématique de « comment peut-on amener une activité physique et sportive dans des territoires où il n’y a pas d’infrastructures ? Tout simplement avec la mobilité inversée que nous apporte un poids-lourd aménagé en gymnase, détaille Virginie Mouzon. Ce qu’on a retenu, le plus simple à mettre en place, c’était d’acheter un bus et de l’aménager en salle d’activité physique adaptée. »

La mise en place du projet

L’inauguration du projet a eu lieu en juillet 2022 en présence des nageurs amiénois Enzo Tesic et Mewen Tomac qui en sont les parrains. « Ils étaient là en tant qu’athlètes de haut niveau et pour témoigner des bienfaits de la pratique d’une activité physique. Ça leur tenait à cœur d’être là, d’être parrains de ce projet innovant. » Le lancement de l’action qui devait avoir lieu suite à l’inauguration a été malheureusement retardé, le Mobil’Bus ne roule que depuis janvier 2023.

Pour le moment, l’objectif du Mobil’Bus est de couvrir les zones du département qui ne sont pas couvertes par l’activité physique, la pratique, un lieu ou une maison sport santé. Ses zones phares sont le Vimeu, la côte picarde, le Santerre et la Haute Somme avec Albert et ses environs.

Les atouts de cette action originale

La mobilité inversée permet aux personnes qui manquent de moyens, ou qui ont des problèmes de santé, de voir l’activité physique venir directement à eux. « On a une labellisation maison sport santé depuis qu’on a mis le bus en route, donc on se doit d’accueillir des personnes avec des problématiques de santé, confie la directrice de l’APSL. On fait aussi de la prévention santé avec des personnes qui n’ont pas encore de problème. » L’association a l’habitude d’accueillir des publics éloignés de la pratique mais aussi isolés socialement avec 90 à 95% de bénéficiaires du RSA.

L’un des atouts de cette action est le côté loisir, mais également la collaboration avec des professionnels de santé qui peuvent suivre et orienter les patients. Lorsqu’il y a une demande par rapport à un territoire, Camille Merle, éducatrice APA à l’APSL80, fait la tournée des médecins et des professions paramédicales.

Cette action ouvre également les portes à d’autres collaborations. « À Saint-Valery, le Crédit Agricole aimerait avoir des créneaux sur la qualité de vie au travail, remettre ses agents à l’activité physique, raconte Virginie Mouzon. On arrive parfois sur des zones où on prévoit de passer une petite demi-journée et on se rend compte qu’il y a des besoins qui naissent et qui gravitent autour du bus. »

Le Mobil’Bus est actif à St-Valery en bonne intelligence avec des kinés, le centre hospitalier. « Il y a vraiment cette volonté de travailler en réseau lorsqu’on arrive sur un territoire.» Lorsqu’une zone est ciblée, le bus y vient durant six mois et les usagers ont droit à une séance par semaine.

Maxime Vauchel
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports

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