ÉDUCATION AUX MÉDIAS : Fred Domon, un « panier » bien garni !

Notre classe de CM2 « Les 3 rivières » située à Canaples a accueilli Frédéric Domon, ancien joueur international et coach de basket-ball à Amiens pour l’ASCBB.

Un père fier de ses enfants

Frédéric Domon a une famille recomposée de 6 enfants qui sont tous sportifs. L’un d’eux a suivi le même chemin que son père en devenant basketteur professionnel. Il ne voit pas beaucoup sa famille, leurs horaires sont décalées : ses entraînements se terminent tard, le coach travaille le week-end ce qui n’est pas le cas de sa femme ou de la plupart de ses enfants qui ont des horaires plus classiques.

Dans le cas de son fils basketteur, il est même difficile pour lui de venir le voir tellement leurs horaires de travail sont similaires, cela ne l’empêche pas de suivre les résultats de ses matchs ou de voir les retransmissions.
Quand il est venu pour l’interview, Frédéric portait le sweat, non pas de son équipe mais de celle de son fils. Nous avons pu voir qu’il était très ému de parler de ses enfants et qu’il est très fier de chacun d’entre eux.

Grâce au basket, il a appris à ignorer les insultes

Frédéric Domont est né à Versailles, il a grandi à Trappes dans les Yvelines avant d’arriver à Amiens vers 10/11 ans. C’est à cet âge que l’Amiénois commence le football. Après quelques années, Frédéric arrête de jouer car il ne se trouvait pas au niveau et qu’il souhaitait voir davantage ses amis basketteurs.

Malgré sa grande taille, il lui faudra du temps et du travail pour apprendre à aimer ce sport et à s’améliorer. Le joueur venait, sans le savoir de débuter une belle carrière. Sa grande taille n’a pas toujours été un point positif. A 10 ans il faisait la taille d’un homme avec ses 1,87m. Sa scolarité n’a pas toujours était facile car le Picard se faisait harcelé à cause de sa différence. Il avait pris l’habitude de rester assis pour se faire plus « petit », Frédéric nous a parlé de cette période avec beaucoup d’émotion. Il a appris grâce au basket à ignorer les insultes et les moqueries et à profiter des avantages de sa grande taille.

Maintenant, cela ne le touche plus, le basketteur trouve cela plutôt agréable. Pour lui, il faut apprendre à passer à autre chose pour ne pas rester triste dans la vie surtout dans un pays comme le notre où la différence est souvent considérée comme un défaut.

Des études à deux vitesses pour père et fils

Frédéric a commencé sa carrière professionnelle à 16 ans. Il était en centre de formation. A cette époque, il était difficile pour les sportifs de haut niveau de continuer leurs études. L’Amiénois n’a pas pu passer son BAC. Ce n’est qu’à la fin de sa carrière de joueur vers 38 ans, lors de sa reconversion comme entraîneur, qu’il reprend ses études pour pouvoir obtenir le brevet d’état qui lui est nécessaire pour encadrer une équipe.

Son fils a pris le même chemin en devenant professionnel à 18 ans avec l’équipe de Gravelines en première division. Contrairement à son père, il a pu passer son BAC grâce à des aménagements dans sa scolarité. Les études sont maintenant plus accessibles pour les sportifs et les réseaux sociaux permettent d’être plus visibles, notamment par les recruteurs. Certaines vidéos de son fils sur le terrain ont été vues plus de 3 millions de fois ! Les choses ont bien évolué ces dernières années pour faciliter l’accès des sportifs aux études.

Sa première sélection en EDF est à 33 ans

Frédéric Domon a eu une carrière très productive avec plus de mille matchs au compteur, 2 titres de champion de France et un passage par l’équipe de France. Il a débuté sa carrière à 17 ans avec l’équipe de Nancy, il a joué aussi avec l’équipe de Pau au poste de défenseur. C’est après avoir gagné son deuxième titre de champion de France à l’age de 33 ans qu’il a la chance d’être sélectionné en équipe nationale pour aller jouer le championnat d’Europe à Athènes. Lorsqu’il reçoit l’appel il croit à une blague avant de fondre en larme car c’était bien réel. Le sportif n’imaginait plus faire parti de la sélection à un âge où de nombreuses carrières sportives s’arrêtent. Ça a été, pour lui, la plus belle récompense de sa carrière.

Tout au long de sa carrière, Frédéric a toujours ressenti du stress avant les matchs, surtout lors des moments clés comme le 1er avec l’équipe de France ou les finales. Lorsqu’il rentre sur le terrain, ce stresse s’envole, il oublie tout, son entourage, le public, pour ne se concentrer que sur le jeu.

Il nous a confié que s’il pouvait ajouter quelque chose à sa carrière cela serait peut-être de jouer dans des équipes comme celle de Villeurbanne ou Gravelines, comme son fils, car l’ambiance y est très festive notamment au moment du carnaval où tous les supporters viennent déguisés.

Son avenir, coacher une équipe féminine !

Frédéric met fin à sa carrière professionnelle en tant que joueur à cause d’une blessure au genou, qui ne s’est jamais vraiment remise, comme beaucoup de joueurs professionnels. Il choisit de rester sur les terrains et de devenir entraîneur. Même si l’envie de jouer est encore présente, le coach savait qu’il fallait passer à la suite.
Depuis 2005 il est entraîneur et directeur sportif de l’équipe masculine de basket-ball de l’Amiens SC.
Pour lui il est plus agréable de coacher des équipes féminines car celles-ci sont plus disciplinées même si cela n’est pas toujours facile. Le Picard souhaiterait finir sa carrière en poursuivant ainsi.

Les rencontres sont plus fortes que le reste

Pour lui, les rencontres sont plus fortes que le reste, que le sport en lui même. C’est ce qui marque le plus. Chaque moment de sa vie est associé à la rencontre de différentes personnes : des joueurs, des entraîneurs, les personnels du club, le public, de toutes les nationalités, de toutes les équipes même concurrentes. Ces liens que l’on forge permettent toujours d’apporter beaucoup de choses, on apprend énormément des autres.

Ces rencontres créent des liens forts qui sont toujours là après des années. Il est fidèle avec ses ami(e)s et n’a pas hésité à revenir sur Amiens pour rejoindre ses anciens camarades de classe à la fin de sa carrière de joueur. Chaque rencontre qu’il a pu faire l’a rendu heureux et se les remémorer fait ressortir beaucoup d’émotions chez lui lorsqu’il en parle.

Frédéric, ce grand basketteur nous a transmis de la joie comme de la tristesse au cours de notre rencontre. Nous lui souhaitons de poursuivre comme coach pour les filles et d’avoir un bel avenir avec sa famille !

Enzo, Angèle, Anaëlle, Louna, Nina, Shaïna, Léane, Lou, Cléa, Nolan, Lylou, Thymëo, Louis, Hugo, Arthur, Louise, Cali, Badys, Lola, Lili-Rose, Nolhan, Paul, Jules, Zélie, Célia de la classe de Madame Grenenko de l’école de Canaples
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports

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