PORTRAIT – Joseph Touati : Conjuguer études et patinage
À l’occasion de la Coupe des Licornes, dernier gala de patinage artistique organisé au Coliséum à Amiens, nous avons rencontré Joseph Touati, un jeune patineur de 15 ans, lequel s’est confié sur son quotidien et sur son amour pour sa discipline.
Joseph Touati, 15 ans, est lycéen à la Sainte-Famille à Amiens. Le jeune Samarien a pratiqué différents sports durant son enfance jusqu’à jeter son dévolu sur la pratique du patinage artistique. Lors d’un passage à l’évènement AGORA, forum permettant la mise en avant des associations sportives organisé chaque année à Amiens, Joseph et sa famille ont assisté à une représentation de l’Amiens Patinage Club. Le jeune homme raconte avoir chaussé les patins et y avoir découvert de nouvelles sensations : » J’éprouve du plaisir et une certaine liberté d’expression et de mouvement à être sur la glace . »
L’amour de la pratique
Pratiquant depuis maintenant trois ans et demi, Joseph Touati explique s’être rapidement frotté au monde de la compétition. Un aspect de la discipline qu’il apprécie pour de nombreuses raisons : « Franchement, c’est l’expression que j’arrive à apporter sur la glace, le plaisir de patiner, de réussir des éléments, de se sentir libre et capable de faire d’autres choses que la routine. »
Un amour de la compétition, qui lui amène à suivre un emploi du temps millimétré puisqu’il concilie études et passion : « Le vendredi, par exemple, je me lève à 5 h 30 pour arriver à la patinoire à 6 h 25. Je me prépare et je monte sur la glace à 6 h 45. L’entraînement se passe, je sors de piste à 7 h 25 pour me préparer à aller au lycée. Je finis les cours à 15 h 20 et je vais directement au patinage, refaire un cours. » Cumulant une vie de lycéen avec les sept heures d’entraînement sur la glace par semaine, le jeune homme ne cache pas que son quotidien est intensif et que « quand on n’a pas le moral, c’est beaucoup plus compliqué et on doit compenser avec les cours. »
Mais le jeune patineur reste égal à lui-même, souriant et conscient que ce sport lui apporte énormément dans la vie de tous les jours : « Ça me permet de m’organiser, de m’auto-gérer et de me faire confiance pour gérer chaque entraînement comme les devoirs que j’ai à faire. C’est une responsabilité. »
Lorsque compétition rime avec rituels
Avant chaque compétition, de nombreux sportifs ont un rituel, Joseph en fait partie : « Tout bien ranger, sinon ça ne va pas du tout. Patin droit, patin gauche, dans cet ordre-là. Ensuite, je mets mes petits caches pour serrer les patins. Et c’est bon, on est prêts ! On met les scratchs, on les met bien pour pas que ça se détache. C’est protocolaire, parce que sinon je me dis que ça ne va pas le faire. Du coup, c’est vraiment : tout bien ranger, tout bien dans l’ordre. »
Pour lui, la compétition commence même la veille, au moment du coucher. Se coucher tôt l’aide, mais il évoque le besoin d’avoir plus qu’une bonne nuit de sommeil pour se sentir prêt. Quant à son véritable secret pour être au top de la forme, la recette est simple : « Prendre un bon petit déj’, prendre des vitamines.«
Un sport trop ignoré de la gente masculine ?
Issu d’une famille sportive dont un des grands frères a été hockeyeur et est maintenant champion de France du 5 kilomètres en course à pied, le jeune homme affirme que le choix du patinage artistique n’a aucun rapport avec ce qu’il a pu voir de l’univers du hockey sur glace. À l’inverse, cette discipline qu’il pratique est peu prisée des hommes et encore principalement représentée par la gente féminine. Une ouverture masculine à cet univers est importante à ses yeux : « Si on aime l’adrénaline, si on aime le sport avant tout. C’est une adrénaline constante quand on rentre sur glace, qui te pousse à faire encore mieux à chaque entraînement. »
Le jeune amiénois a trouvé son bonheur sur la glace, et ne compte pas s’arrêter là, d’autant qu’il peut compter sur le soutien de ses proches : « J’ai une famille aimante. Je me suis toujours senti proche d’eux, toujours senti heureux et avec cette grande joie de vivre. » Un optimisme à toutes épreuves qui l’aide à faire face aux quelques difficultés qu’il peut rencontrer : « On n’a pas besoin du regard des autres pour exister, on a juste besoin de croire en soi-même et d’aimer ce qu’on fait, ce qu’on vit et ce qu’on représente. »
Face à tant de motivation et à un optimisme si rayonnant, ce jeune patineur peut aspirer à une carrière brillante dans sa discipline pour les années futures.
Interview : Léandre Leber / Rédaction : Lou Duminil
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr