BENEVOLAT – Aurélie Coulombel, l’art de donner sans compter

Le Meeting des Hortillons est, sans doute, la plus grande réunion aquatique d’Amiens. Pour organiser un tel rassemblement, il faut beaucoup de mains, ne serait-ce que pour mettre en place les tribunes. Bien évidemment, les bénévoles répondent présent à l’appel. Aurélie Coulombel, bénévole et membre de l’Amiens Métropole Natation (AMN) nous parle du rôle de bénévole durant une réunion de cette ampleur.

Ses deux enfants pratiquant la natation à l’AMN, elle est venue « toute naturellement dans l’accompagnement des enfants aux compétitions qui se passent dans le club ». Concernant l’importance des bénévoles elle ne passe pas par quatre chemins : « S’il n’y a pas des personnes qui sont là pour accompagner, pour organiser, pour faire vivre les événements, il n’y a pas de compétition. Et le monde associatif du sport et de la natation ne peut pas vivre sans les bénévoles. » Pour elle, une des qualités primordiales pour être bénévole, c’est avant tout être capable du « don de soi. » En effet, « Il faut donner sans compter. » Sans oublier « avoir le plaisir du sport, le plaisir de l’effort et l’écoute. » Hélas, même en tant que bénévole, personne n’est à l’abri des « gens mécontents. » Elle nous donne un exemple : « On peut avoir quelqu’un qui n’est pas content parce qu’il doit payer l’entrée. Et nous bénévoles, on n’y est pour rien ; parce qu’on fait appliquer des choses qui ont été mises en place par l’organisation. Et donc, il faut savoir aussi, je pense, gérer les situations avec calme, rassurer les gens. Mais être bénévole, c’est savoir donner sans attendre un retour, pour moi. »

Pour le Meeting des Hortillons, organisé par l’AMN, il n’y a pas d’âge pour le bénévolat. On peut retrouver des adultes comme des enfants. Les jeunes jouent d’ailleurs un rôle primordial : « Les enfants, qu’on apprécie aussi mettre en tant que bénévoles sur des grands événements, sont souvent des petits nageurs, ils gèrent les caisses avec les vêtements, l’eau dans les seaux. Cela leur permet de côtoyer des grands nageurs. Ils sont très heureux d’être là. Ça leur permet de se projeter aussi, de donner un peu plus de sens à leur pratique et d’avoir envie peut-être d’atteindre ça un jour. Ça les fait rêver. […] Je vois qu’hier, les enfants bénévoles ont fait des photos avec les nageurs, avec Mewen Tomac, avec Yoann N’Doye, avec Maxime Grousset. On va les imprimer et les mettre dans la chambre. Donc, ça leur permet de rêver. C’est important. »

En plus des jeunes pousses amiénoises, on peut retrouver les bénévoles faisant partie du comité directeur d’Amiens Métropole Natation : « Donc, là, on est six, huit, à faire partie du comité directeur. Et donc, dans ce comité directeur, il y a ceux qui parfois peuvent être officiels. […] Et après, il y a les bénévoles du comité directeur qui sont aussi sur des postes un peu plus stratégiques comme les podiums, l’organisation. Et donc, ce sont des postes qu’on ne voit pas vraiment, qui ne sont pas visibles en fait. C’est un peu le travail invisible du manager, on va dire.«  Au sujet des officiels, elle poursuit : « Ce ne sont pas des bénévoles de clubs, mais ce sont des bénévoles de toute la région. » Parmi une liste non-exhaustive des différents postes possibles, nous pouvons trouver ceux de la buvette, de la chambre d’appel ou même le speaker. Aurélie Coulombel est chargée de la chambre d’appel, « un poste compliqué […] il faut qu’on enchaîne, parce qu’il y a un rythme à tenir dans la compétition et il ne faut pas prendre de retard. » Cette responsabilité est l’occasion pour elle de vivre « un moment de rencontre avec les nageurs. Soit ce sont des moments avec des petits nageurs et on est là, on les rassure, on les accompagne ou alors on a des grands athlètes comme aujourd’hui. Et là, on est content parce que c’est à nous qu’on fait plaisir aussi (rires). […] C’est super riche. » Malgré cette joie de partager, il y a quelques inconvénients, notamment à cause du volume horaire : « Ce sont des journées complètes. Là, le week-end, c’est 7 heures, 20 heures tous les jours. On donne de son temps personnel parce qu’effectivement, dans ces moments-là, on n’est pas à la maison, on n’est pas au travail. Hier, il a fallu poser une journée pour venir là. » Quoi qu’il advienne, une moindre peine pour l’ancienne sportive qui est « heureuse d’être là ! »

N’oublions pas tout le travail réalisé en amont et après la compétition, comme nous raconte notre interlocutrice : « Toute l’installation a été faite la veille par les bénévoles. Et tout le rangement, on va le faire dimanche soir, après que tout le monde soit parti. Et ça, c’est un poste qu’on ne voit pas, on ne s’en rend pas compte. Mais je peux vous dire qu’à chaque fois, on sue beaucoup (rires). C’est un gros effort. Et puis après, effectivement, il y a toute la préparation de la compétition en amont. Les réunions qu’on fait pour s’organiser, pour penser à tout, pour ne rien oublier. Et la réunion qu’on va faire après, pour débriefer et se dire, qu’est-ce qui a bien fonctionné, qu’est-ce qu’on réitère l’année prochaine et qu’est-ce qu’on améliore. » Toutes les mains seront demandées, y compris celles des étudiants en STAPS présents pour l’occasion. En effet, Emmanuel Fernandes, référent STAPS à l’AMN, profite de cet évènement pour faire participer les étudiants stagiaires au bon fonctionnement de la compétition. Bien évidemment, il ne loupe pas l’occasion pour demander une ou deux petites missions en plus, comme nous le confie la bénévole : « Ils ont du travail à faire. Ils ont dû filmer des courses matin, après-midi, série finale pour comparer des façons de nager. »

Après le clap final, lorsque les nageurs sont partis et le travail terminé, A.Coulombel avoue être « très fatiguée à la fin de la compétition ». En plus du facteur physique, intervient le facteur mental, car « c’est un stress tout au long du week-end. Il arrive au lancement le premier jour […] mais quand ça se termine, on a toute la pression qui tombe. » Si tout se passe bien, les bénévoles sont contents, mais tenir pendant les trois jours pour que tout roule n’est pas aisé. Logiquement, outre le petit blues de fin, le repos est de mise après une telle semaine. Cependant, il n’y a pas vraiment le temps de se laisser aller, car un second meeting aura lieu : le Meeting Mélanie Dambrine, à destination des plus jeunes. Une ambiance « différente, mais aussi extrêmement complice » qui permet aux bénévoles de se projeter sur l’avenir.

Le bénévolat permet de vivre des moments de partage à la fois entre parents, mais aussi entre bénévoles et, potentiellement, avec les sportifs, en fonction du poste occupé. En dehors, de cela, il y a aussi des personnes qui ont juste la passion et l’envie d’aider. Chacun le vit à sa façon, avec une compagnie différente. Ce qui compte, c’est qu’ils soient là, présents, car sans eux, rien n’aurait lieu. Donc, la prochaine fois que vous irez à un évènement, ne soyez pas désagréable avec eux, remerciez-les pour le travail effectué.

Cyprien Baude
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

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