Portrait – Antoine Leroy : « À l’ASC, chaque bras compte »
Bénévole pour l’Amiens Sports Club depuis une dizaine d’années, Antoine Leroy connaît bien le monde du bénévolat, alors qu’il travaille en tant qu’éducateur spécialisé à la Croix-Rouge. Voici son portrait, celui d’un homme de l’ombre qui œuvre en secret pour le club de hockey amiénois.
Lorsque nous l’avons rencontré, il était en train de préparer les croque-monsieur lors du dernier week-end de hockey en salle. En effet, Antoine Leroy est un bénévole complet et polyvalent. D’abord pour préparer la salle, ensuite pour enfiler les gants et mettre les mains au fourneau, cet homme de 45 ans est bénévole pour l’Amiens Sports Club depuis une dizaine d’années. « À la base, je jouais sur Abbeville, où j’ai pratiqué durant toute ma jeunesse. Puis, avec le travail, je suis arrivé sur Amiens. Entre-temps, j’ai eu des enfants et ils se sont inscrits au hockey. Du coup, j’ai quitté la crosse pour devenir bénévole au sein du club ». Un poste qui est très important à ses yeux, puisque le hockey sur gazon/en salle souffre « d’un déficit de popularité et de reconnaissance », et donc « chaque bras compte, car on ne peut pas se reposer sur beaucoup de monde. »
En plus de remplir le rôle de bénévole pour l’ASC, Antoine Leroy fait aussi partie du comité du club, où il s’occupe de gérer la vie associative. Malheureusement pour lui, l’opportunité d’être bénévole durant les Jeux olympiques de Paris ne s’est pas présentée, même s’il a pu participer à certaines tâches en amont, tout comme lors du passage de la flamme à Amiens. À côté du sport, il est engagé dans l’associatif, où il œuvre notamment dans la musique. Volontaire « Au Mic Mac » d’Amiens, Antoine Leroy effectue des tâches diverses et variées, mais il s’occupe principalement d’organiser des concerts pour cette salle itinérante. Cette dernière abrite une association proposant différents styles de musique. C’est un sujet très important pour lui, qui considère cela comme « un tissu associatif qui demande des bras ».

Un manque de bénévoles qui peut rappeler la crise que traverse le bénévolat ces derniers temps, chose qu’il observe notamment à la Croix-Rouge. Même s’il ne le remarque pas forcément dans le hockey en raison de la cause expliquée ci-dessus (déficit de popularité), il l’a cependant bien remarqué au sein de son travail. : « Je suis salarié et pas bénévole, mais je sais que ça fait partie des soucis que rencontre la Croix-Rouge sur le terrain et sur la mission locale. Donc par effet ricochet, je sais qu’aujourd’hui il y a cette crise qui pointe le bout de son nez. » Une situation qu’il explique par certains facteurs : « Je pense que ça vient d’une forme de repli sur soi qui amène une perte de dynamisme dans le bénévolat. Pour moi, c’est lié au monde dans lequel on vit aujourd’hui. C’est-à-dire un monde où l’on pense à soi avant de se tourner vers les autres, ce qui est compréhensible. »
Pour changer les choses, le club de hockey sur gazon tente plusieurs démarches : « Dans le club, on essaie d’inculquer une démarche, à savoir de donner envie aux jeunes de s’engager avec nous. Le but, justement, c’est d’avoir une transmission, des anciens aux plus jeunes et que ces derniers transmettent ça aux futures générations.« Cependant, cela se limite principalement aux jeunes licenciés du club, qui viennent aider lors des évènements de ce type. Antoine Leroy nous indique tout de même que les quelques bénévoles qui viennent de l’extérieur sont souvent des jeunes issus de familles où le bénévolat a une place centrale dans l’éducation : « Quand on va chercher des bénévoles à l’extérieur, on a certains jeunes qui viennent donner un coup de main, mais c’est souvent parce que nous, parents, on a cette appétence et cette énergie qu’on souhaite transmettre. C’est sûr que des jeunes dont il n’y a pas cette stimulation dans le milieu familial, l’idée ne germe pas spontanément dans la tête. »
Concernant la Croix-Rouge, la démarche n’est pas exactement pareille, même si la constante des jeunes est toujours présente : « Il y a quelque chose qui s’appelle l’option Croix-Rouge, où, en fait, on essaie de mettre en place un dynamisme pour que les jeunes, même si ce sont des jeunes accueillis, puissent donner un coup de main, même en étant bénéficiaires chez nous. On a notamment mis ça en place sur l’encadrement des JO, où pas mal de nos jeunes ont pu faire du contrôle de billets au Stade de France, par exemple. » D’après ses dires, il y a la même dynamique au sein de la mission locale, où il y a une multitude de bénévoles qui permettent de faire tourner la caserne Friant.
Maxence Rico
Crédit photo : Louis Auvin – Gazettesports.fr