Sport santé : La marche nordique comme thérapie
A l’occasion de notre semaine sur le sport santé, nous sommes partis à la rencontre de Stéphanie Blin, pratiquante régulière de marche nordique suite à un cancer du sein en 2012.
7h07. Voici le temps réalisé par Stéphanie Blin, 48 ans, lors de son premier marathon en marche nordique en 2015. Cette technicienne d’études cliniques au CHU d’Amiens, peu sportive à l’origine, a été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2012. Quatre ans plus tard, elle passait la ligne d’arrivée de son deuxième marathon. Stéphanie Blin était pourtant bien loin d’une telle performance, elle qui n’avait jamais véritablement pratiqué de façon régulière une activité physique « Je n’avais jamais fait de sport réellement et jamais je n’aurais imaginé faire un marathon un jour. »
Consciente des bienfaits du sport pour sa santé « le sport est connu que pour éviter les récidives et améliorer le quotidien. Il faut faire du sport ou du moins garder une activité physique régulière » elle décide en 2013, suite à l’arrêt de ses traitements les plus lourds, de s’inscrire dans un club de sport. Elle se tourne naturellement vers la marche nordique et le club de Vytajog à Dury « j’ai essayé de courir mais la course ce n’est pas pour moi définitivement, donc j’ai fait de la marche nordique. Tout le monde n’est pas fait pour tous les sports ». Cette belle aventure s’est construite progressivement, d’abord en commençant petit à petit, puis en enchainant les kilomètres “on fait 5 kilomètres après on en fait 10 et ainsi de suite, après on se dit pourquoi pas faire un marathon …” Le soutien du club et la notion de partage participe à cette réussite : « C’est l’effet de groupe aussi, tout le monde se soutient se motive. C’est le club qui fait que l’on a envie d’aller plus loin. »
On fait 5 kilomètres après on en fait 10 et ainsi de suite, après on se dit pourquoi pas faire un marathon
Un engagement associatif
Stéphanie Blin est par ailleurs extrêmement engagée sur les questions de prévention et de sensibilisation auprès des femmes touchées par le cancer du sein et leurs familles. Elle est présidente, dans ce cadre, de l’association « Seinboliquement Rose », qui récolte au mois d’Octobre, des fonds pour la lutte et le dépistage des cancers du sein via la vente de petits objets en forme de rubans de couleur rose symboles de ce combat. « Je pensais pour commencer en vendre 20, finalement en 2019 j’en ai vendu 535. Ça a pris de l’ampleur et j’ai monté mon association. J’ai remis trois chèques à trois associations différentes » Elle a également imaginé la création de coussins cœurs, qui sont adaptés aux femmes opérées du cancer du sein afin de leur « apporter confort et réconfort » et précise « j’ai trouvé des couturières qui en ont fait une centaine et je suis allé les distribuer au CHU ». En cours de validation, elle devrait organiser en octobre prochain un « grand évènement » afin de mettre en lumière des femmes opérées et des professionnels de santé pour parler du cancer autrement.
Parallèlement à la création de son association, Stéphanie Blin a développé un pôle sport santé handicap au sein de la course amiénoise « Courir la Jules Verne » et pour laquelle elle intervient au comité d’organisation. Pour l’anecdote, elle a imaginé la création de ce pôle sport santé lors son diplôme universitaire à la Sorbonne et a d’ailleurs réalisé la soutenance de son diplôme sur cette thématique. Freinée par le covid, elle avait pour ambition d’intégrer au programme de la course une marche nordique découverte mais également du sport santé handicap sur 5km pour « inciter les gens qui ont oublié de faire du sport ou qui souffrent actuellement de pathologies chroniques et essayer de se prendre main »
Propos recueillis par Léandre Leber
Timothée Hallet et Morgan Chaumier
Crédit photos : Stéphanie Blin