HANDISPORT : Pas le même sport mais la même passion
Découvrez le portrait croisé de Guillaume 35 ans, joueur de Boccia et de Julie 30 ans joueuse de parabadminton qui pratiquent tous les deux leur sport avec passion.
« J’ai tellement d’amour pour ce sport… » voici la phrase qui résume parfaitement l’état d’esprit et la passion de Guillaume Jumeau, 35 ans et résident au FAM d’Amiens pour son sport de cœur : la boccia. Cette discipline présente aux Jeux Paralympiques, s’apparente à de la pétanque jouée en intérieur avec des balles en cuir. Adaptée aux personnes à mobilité réduite, elle nécessite de la précision, de la coordination et surtout une bonne dose de stratégie. Vice-Champion de France en 2011 et 2012 puis champion de France en 2014, Guillaume qui a fait de la boccia « sa priorité pendant 10 ans » a découvert ce sport un peu par hasard « On m’a présenté la discipline à Paris car un joueur s’était désisté et je n’ai plus jamais lâché depuis ». Rapidement lassé par la pratique loisir de son sport, Guillaume avait déjà en tête de faire du haut niveau « Mon entraineur a vu que ce n’était pas mon but de rester sans gagner de trophée, j’avais beaucoup de volonté ». Plein d’enthousiasme et poussé par un entraineur auprès duquel il a beaucoup appris, Guillaume n’a pas tout de suite été intégré aux championnats de France « J’ai dû faire mes preuves et un an après, au vu de mes bonnes performances, et du fait que j’avais une bonne qualité de base de jeu, il m’a dit « Il faut vraiment que tu ailles plus loin ». Une décision payante puisqu’il se construira un très beau palmarès et intègrera même par la suite l’équipe de France lors d’un déplacement à l’international.
« Si ce n’était que moi j’en ferais tout le temps, tous les jours«
Contraint d’arrêter toute forme de pratique à cause du contexte sanitaire actuel, il regrette aujourd’hui de ne plus pouvoir jouer, lui qui s’entraine habituellement au gymnase Sagebien d’Amiens « c’est difficile de faire des compétitions j’avoue, tout est annulé. Le championnat de France a lui aussi été annulé, il n’y a pas eu de qualification. C’est dommage. ». Ce passionné rêverait pourtant de s’entrainer quotidiennement « Si ce n’était que moi j’en ferais tout le temps, tous les jours ». Guillaume déplore par ailleurs le manque de visibilité du Handisport de manière générale « je trouve que ce n’est pas assez valorisé malheureusement, même s’il y a une prise de conscience » et nous explique plein d’humour « les handicapés ne sont pas tous des Zlatan Ibrahimovic »
D’autres personnes en situation de handicap entretiennent cette passion pour le sport. C’est le cas de Julie Lefebvre, 30 ans. Cela fait maintenant 5 ans qu’elle pratique toutes les semaines le parabadminton au sein de son club de l’Amiens UC Badminton. Pratiquante loisir, elle se rend au club une fois par semaine avec son frère, lui aussi en situation de handicap. Un « moment pour s’évader » nous confie-t-elle. Cette séance d’entrainement hebdomadaire de 2h, est supervisée par un bénévole de l’AUC diplômé en activité physique adaptée et qui est dédiée à leur accompagnement. Tout de suite attirée par les sports de raquette, elle s’est tournée naturellement vers le badminton « à l’époque, j’en ai entendu parler par le biais de mes éducatrices, on a appelé, j’ai fait un essai et ça m’a tout de suite plu ». Touchée par un handicap moteur, le badminton lui demande plus de mobilité, « ça me fait travailler sur mon handicap car on travaille beaucoup les déplacements ». Si elle aimerait pouvoir « essayer » la compétition elle avoue que pour le moment que ce rythme lui convient parfaitement « Après les entrainements je suis fatiguée, mais ce n’est pas grave, je sais que c’est une bonne fatigue »
« Ça me fait travailler sur mon handicap, on travaille beaucoup les déplacements«
L’AUC, dont les séances d’entrainements sont mixtes (joueurs valides / joueurs en situation de handicap), aimerait développer ce type de formats et mettre en place des compétitions loisir, même si pour le moment leur champ d’action est limité « Les sections handisports type découverte n’étant pas ultra développées, ce n’est pas simple de mobiliser et de regrouper du monde sur un format régional pour de l’amical handisport, cela demande des moyens de déplacement et d’accessibilité. Notre responsable de section Cynthia Bois Brioux travaille sur la question » nous confie à ce propos la secrétaire générale du club Dorine Cocagne.
Timothée Hallet et Quentin Ducrocq
Crédit Photos : GazetteSports /Amiens UC Badminton