UFOLEP : Du sport après 60 ans, c’est possible !

Alors que la « Maison Sport Santé » de l’UFOLEP 80 a officiellement été inaugurée le 1^er avril, deux adhérentes nous racontent les raisons qui les ont poussées à intégrer le dispositif.

Si les bénéfices du sport sur la santé ne sont plus à démontrer, pratiquer une activité passée 60 ans n’est pas forcément chose facile. Qui plus est lorsque l’on souffre de pathologies chroniques… C’est pourtant l’objectif de l’UFOLEP 80 avec son dispositif « Maison Sport Santé ». S’adressant en priorité à un public « vieillissant » et éloigné de l’activité physique, ce protocole, en partenariat avec la Métropole d’Amiens et les professionnels de santé, intervient en prévention de maladies liées à la sédentarité.

C’est justement à l’issue de l’un de ces ateliers que nous avons pu échanger avec Roseline 68 ans et Corinne 63 ans, deux sexagénaires qui ont intégré le dispositif dès son lancement au mois d’avril, sur prescription médicale. « J’ai une fibromyalgie, je ne peux pas faire n’importe quoi. Marjorie qui est l’éducatrice m’a appelé et m’a alors proposé d’intégrer le dispositif. Initialement j’étais membre du pôle de prévention. C’est une continuité donc, je connais les exercices et c’est vrai qu’avec ma maladie j’en ai besoin » nous raconte d’ailleurs Corine. Roseline quant à elle, a des problèmes respiratoires, « Comme je suis costaud c’est aussi pour le souffle, je me dis qu’à force de pratiquer, j’arriverais à mieux respirer » et relève avec humour « Si je perds 1 kg ça sera toujours 1 de moins »

C’est vrai qu’avec ma maladie j’en ai besoin

Toujours placés sous le signe de la bonne humeur, ces ateliers ont lieu deux fois par semaine dans différentes structures mises à disposition par la métropole, la Pléiade, l’Odyssée, la Maison pour Tous St Ladre ou encore le Gymnase des 4 Chênes entre autres. Marjorie Bois-Brioux, éducatrice sportive et coordinatrice du dispositif ainsi que Benjamin Dufour éducateur, proposent lors de ces ateliers des activités sportives « douces » comme de la marche nordique, du tir à l’arc, des sports collectifs… le tout dans une ambiance conviviale mais surtout adaptée. « On essaye d’avoir des groupes les plus homogènes possible. On peut avoir la même séance pour n’importe quel public, le tout c’est de s’adapter au groupe. On adapte le rythme, on fait plus de pauses etc. Il faut aussi prendre l’âge en compte »

On cherche vraiment à agir sur du long terme

En intégrant la maison sport santé, Roseline et Corinne seront suivies de près sur l’ensemble des 10 mois de dispositifs. Des tests seront réalisés à la moitié et à la fin du protocole pour évaluer leurs progrès et l’évolution de leur pathologie, tout en conservant bien sûr un lien avec leurs médecins. « On refait ces tests à la moitié et à la fin du protocole pour voir si ce qu’on a proposé durant nos séances répond à leurs objectifs, s’il y a des progrès. On cherche vraiment à agir sur du long terme » précise Marjorie Bois-Brioux.

Le contact me manquait, surtout avec le confinement. Moi je vis seule en appartement et parfois c’était très difficile

Roseline et Corinne, qui sont au rendez-vous de ces séances sportives chaque semaine avouent apprécier avant tout l’esprit de groupe et la convivialité « Ici on est en petit comité c’est super. On met de la musique, on discute, c’est une super ambiance. Marjorie s’adapte vraiment à notre rythme c’est vraiment génial. » Ce besoin de lien social a d’ailleurs été accentué par les confinements à répétition comme nous l’avoue Roseline « Maintenant c’est vrai qu’à force de se voir on discute, on se tutoie, on passe des bons moments. Le contact me manquait, surtout avec le confinement. Moi je vis seule en appartement et parfois c’était très difficile. » Faire du sport après 60 ans c’est donc possible et bien sûr recommandé. Encore faut il avoir l’encadrement adapté, mais c’est en tout cas la volonté de l’UFOLEP 80 qui souhaiterait à l’avenir développer ce dispositif sur l’ensemble du département.



Timothée Hallet et Morgan Chaumier
Crédit Photos : Eve Gourdain