INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES : des outils au service du sport santé
Alors que les technologies évoluent de plus en plus, le domaine du sport santé apporte un réel accompagnement des sportifs, des patients, grâce à ces différentes innovations.
De manière générale, depuis plus de dix ans, les nouvelles technologies sont présentes dans notre quotidien. Il en est de même dans le domaine du sport, notamment avec la création de diverses technologies qui ont fait ou font leur apparition récemment. On peut citer les montres connectées qui, maintenant, mesurent le rythme cardiaque et le taux d’oxygène dans le sang, tracent votre parcours, et bien plus encore. Grâce à toutes ces nouvelles technologies qui permettent de nous afficher des données sur notre corps, nous pouvons donc réellement être au courant de tout. Or, on sait bien que dans le sport, on prend la fatigue en ligne de compte, c’est-à-dire l’énergie dépensée, les questions de concentration, tout ce qui peut aider à performer ou aider à faire du sport.
Le mur digital
Le mur sert à montrer les défaillances humaines lorsque l’on a des carences.
Nous nous sommes entretenus avec Cédric Wadoux, gérant de l’agence évènementielle Wad Events. Le concept de cette agence se base sur un mur digital permettant de faire participer des joueurs de 5 à 85 ans. Ce mur digital sert à des activités ludiques et préventives, c’est-à-dire que l’on peut aussi faire de la prévention de risque ou bien du sport. « Le mur sert à montrer les défaillances humaines lorsque l’on a des carences. On prend le score en état naturel et on compare avec des lunettes de fatigues par exemple, et de là quand tu fais 150 sans lunettes quand tu mets des lunettes d’alcool, la concentration et le champ visuel est totalement différent donc ton score baisse. L’objectif est vraiment de démontrer et de prendre conscience qu’il y a un effet réel sur le corps humain. En fait, on met la personne en condition réelle et après on dégrade son comportement de par des outils. » Ainsi, le but est de mettre une contrainte pour que « les gens prennent conscience. On adapte à chaque fois la problématique aux besoins du client ».
Du côté ludique, il suffit d’aller toucher des LED sur le mur avec un temps donné, une minute en général, ce qui fait bouger ses membres, bouger son système nerveux comme la concentration visuelle, intellectuelle, les réflexes et la mémoire. Et puis il y a ce côté de challenge, puisque vous vous battez contre un temps et un score, ce qui fait que vous pouvez établir un défi entre des personnes et aider les gens à se concentrer en une minute. D’après Cédric Wadoux, en analysant le comportement des gens, on voit qu’il y a des personnes qui sont performantes pendant 15 s, 30s ou pendant 1 minute, ou d’autres qui sont très peu performantes au début de l’activité et très performantes après.
L’objectif est vraiment de démontrer et de prendre conscience qu’il y a un effet réel sur le corps humain.
« Une personne peut faire un score de 80 en 60 secondes et après être encore performant pendant 15 secondes et d’un seul coup être en chute libre, donc on peut analyser tout ça. Ce sont des chiffres qui nous donnent le niveau de concentration des gens. En analysant des vidéos, on peut également voir les gens qui arrivent à se remettre en selle après avoir été perturbés, c’est lorsqu’ils ratent une ou deux touches. Il y a des gens qui reprennent tout de suite le rythme et d’autres pas du tout. Il faut 2 secondes pour retrouver un rythme performant même si au préalable ils étaient performants. Seulement, dès qu’il y a un raté ou un manque de concentration ils mettent un peu de temps à se remettre en selle », explique Cédric Wadoux.
En matière de santé
Au niveau santé, le milieu médical se sert de ces données sur certains patients « Les médecins s’en servent déjà. » L’agence évènementielle Wad Events, se sert de cet outil notamment « dans des quartiers prioritaires où ils ont des jeunes qui sont soit hyperactifs, soit qui ont des difficultés intellectuelles, psychomotrices. » Certaines écoles l’ont déjà contacté pour des enfants qui avaient du mal à se concentrer. Dans ces cas-là, il travaille avec les éducateurs de la ville. Et au bout de quelques semaines, il voit une différence, « par exemple un enfant qui faisait un score de 10 sur 1 minute, il venait aux ateliers qui duraient 1 heure toutes les semaines et à la fin l’enfant a fait un score 30. Au début, le jeune manquait d’intérêt sur l’activité, et après, il a remarqué l’intérêt à être sur cette activité. Ça l’a aidé à se concentrer et reprendre le contrôle de ses membres. » Le progrès y est flagrant sur des enfants avec des défaillances, « si tu prends un autiste par exemple moi j’en avais, et au bout d’un moment tu te rends bien compte que son champ visuel travaille. Il y a du progrès. »
On voit que le boulot paye parce qu’en fait que tu sois en défaillance ou pas, il y a toujours la phase de progression.
« On voit que le boulot paye parce qu’en fait, que tu sois en défaillance ou pas, il y a toujours la phase de progression et tôt ou tard on va stagner mais du début à la fin ce n’est pas normal que quelqu’un arrive à faire le même score à la première partie qu’à la sixième par exemple, ce n’est pas concevable, ou alors c’est que là il y a un problème, mais le problème il faut le trouver et aujourd’hui n’importe quel participant doit progresser. »
Par conséquent, le mur digital est un outil, un complément d’une activité, « il y a toujours le facteur humain mais la technologie a toujours un plus ». « On a besoin de données, nous par exemple sur le mur si tu n’as pas les données, tu ne peux pas expliquer à des éducateurs que le mur est bénéfique pour des gamins en défaillance. »
Dorian Martin-Maisse et Morgan Chaumier
Crédits Photos : Léandre Leber