SPORT SANTÉ : Est-ce qu’un diabétique peut faire du sport ?
Dimanche 14 novembre avait lieu, la journée mondiale du diabète. L’activité physique participe au traitement de celui-ci. Elle contribue à la baisse de la glycémie et pourrait permettre un meilleur contrôle de son taux.
Le diabète s’il n’est pas traité peut-être à l‘origine de complications graves. Il en existe deux types : le diabète de type I et de type II. Le diabète de type I engendre une production d’insuline insuffisante pour le corps alors que celui de type II est une mauvaise régulation du glucose dans le sang. Pour expliquer cela plus simplement le type I, engendre un amaigrissement rapide du corps, les jeunes sont les plus touchés et son unique traitement est l’apport d’insuline. Le diabète de type II concerne plutôt des personnes en surpoids, et davantage aux alentours de la cinquantaine. Il n’est souvent diagnostiqué qu’au bout de quelques années et il se traite sous forme de régimes ou de traitements médicamenteux pour réguler le taux de glycémie dans le sang.
La pratique du sport pour un diabétique, contrainte ou nécessité ?
Le sport améliorerait la gestion du diabète. La pratique sportive diminuant ainsi la masse graisseuse, il serait donc bénéfique pour les diabétiques de type II. Jean Daniel Lalau, chef du service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition du CHU d’Amiens, affirme que « l’activité physique libre et adaptée à la situation des sujets diabétiques notamment en surpoids est même prescrite. Il n’y a aucune raison de contre-indiquer l’activité sportive puisque c’est quasiment un traitement protecteur cardio-vasculaire, du poids et même de l’humeur ». La pratique physique est donc importante pour les diabétiques de types II. Il faut cependant faire attention à l’intensité du sport, car il existe des risques de lésions des pieds, puisque « certains diabétiques en surpoids perdent une sensibilité au niveau de la plante des pieds » nous explique le médecin.
De manière générale, il n’y a pas d’alimentation particulière à respecter lorsque l’on est diabétique. « Il faut juste augmenter les apports énergétiques avant tout activité et surtout il ne doit pas y avoir d’impasse. Il ne faut pas réduire les féculents sinon il peut y avoir des complications, telle qu’une panne énergétique ».
L‘activité physique est donc très importante voire indispensable. Cependant, lorsqu’un individu atteint de diabète, notamment de type I, fait du sport, il est important de vérifier sa glycémie avant. « Tout dépend de la durée de l’activité physique mais il est requis d’avoir du sucre ou un flacon de sirop, une façon pratique pour absorber rapidement de la nourriture » affirme l’endocrinologue.
5 question à Bruce Bouchez, diabétique de type 1 et marathonien.
Quand avez-vous appris que vous étiez diabétique ?
J'ai appris à l'âge de 17 ans que je l'étais donc ça fait déjà plus de trente ans que je le suis.
Cela vous a t-il empêché de faire du sport ?
À la base je n'étais pas forcément sportif. Avoir appris que j'étais diabétique m'a justement donné l'envie de faire du sport, car c'est vraiment recommandé. J'ai donc commencé par la pratique de la boxe pendant deux ans puis je me suis mis à la course. J'ai d'ailleurs fais deux marathons, celui de Paris en 2007 et un à la Rochelle en 2015. Actuellement, j'ai un peu ralenti sur le sport car je me suis blessé. En ce moment, je vais surtout à la piscine puisque c'est moins traumatisant pour les genoux et les articulations. L'équipement aujourd'hui pour gérer le diabète permet la pratique d'un sport plus facilement, selon moi. Quand on court, il y a une baisse de la glycémie donc un risque d'hypoglycémie. C'est quand même plus simple d'avoir ce petit appareil. Avant pour prendre le taux de glycémie on réalisait un test sanguin avec une bandelette. La technologie ayant évolué, à présent ce sont des capteurs (ndlr : capteur de glucose en continu). On a juste à biper rien qu'en scannant le bras, ça permet d'avoir nos tendances à un quart d'heure prêt et de mieux gérer.
Qu'est-ce que le sport vous apporte au quotidien ?
Le sport m'apporte un certain bien-être. Même si aujourd'hui j'ai diminué, je fais toujours un peu de musculation et c'est un réel plaisir. Pour pratiquer facilement, il faut simplement régler son capteur pour doser la quantité d'insuline.
Y a t-il des contraintes à exercer une activité physique intensive quand on est atteint par un diabète ?
Il y en effet quelques contraintes oui, disons que c'est plus de la vigilance car on s'y habitue. Il faut davantage faire attention à l'hypoglycémie. Les sports comme l'escalade ou la plongée, sont selon moi plus contraignants et nécessitent une plus grosse préparation pour vraiment être équipé en cas de baisse de glucose dans le sang. J'ai déjà fait de la chasse sous-marine, et avant d'y aller je m'étais mis en surcharge de sucres, par exemple 2 g au lieu de 1 g, ou alors je prenais avec moi une pochette de sucre.
Pendant le marathon de Paris, il y a donc quelques années maintenant, j'avais un lecteur de glycémie. J'avais pris des gels de sucre que j'avais mis partout sur moi pour en consommer régulièrement.
Suivez-vous un régime particulier ?
Je n'ai jamais fait de réel régime alimentaire, la seule chose que je faisais c'est de manger beaucoup de sucre lent. Après, comme maintenant j'ai une pompe à insuline elle m'envoie des doses, grâce à un cathéter que je charge régulièrement et ça s'occupe de tout. C'est vraiment plus simple, la pompe alimente le corps en permanence.
Julie Michel
Crédit photo : Jackie Courtin