ÉDITO : Quelle mouche les pique !

Après presque un an et demi sans stade, on comprend fort bien l’excitation à retrouver les travées des stades, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Ce qu’on s’explique moins, c’est le climat de violence ambiant.

À quoi joue donc ces auto-proclamés supporters du foot français depuis le début de saison !? Un an et demi ou presque sans pouvoir aller supporter leur équipe ne leur a-t-il donc pas suffit qu’ils s’attellent désormais à se faire interdire de stade à tour de bras ?

Avant cette période de pandémie, bien sûr, les stades n’étaient pas toujours exempts d’événements regrettables. Mais ces incidents, ponctuels, pouvaient encore être regardés sous le prisme du geste, de l’individu isolé. Aujourd’hui, cet argumentaire n’est plus tenable : Montpellier-Marseille, Nice-Marseille, Lens-Lille, Saint-Étienne-Angers, Lyon-Marseille. Autant de matchs, pour les plus notables, où la situation a dégénéré et où la rencontre n’est pas allé à son terme, ou n’en est pas passé loin ?

Ce n’est pas seulement regrettable, c’est tout bonnement insupportable. Insupportable parce que cela dégrade une image du football, et plus généralement du sport, déjà passablement écornée. Insupportable, aussi, parce que cela met en danger tout une tribune et les acteurs du jeu. Insupportable, encore, parce que, on en a entendu plusieurs exemples, certains se saignent pour profiter une heure et demi de leur passion et ont droit à ne pas en être privés ensuite par certains imbéciles dont le sport ne semble pas (plus ?) être la principale préoccupation. Insupportable, enfin, parce qu’au delà de la violence, ressortent aussi de plus en plus de gestes ou de propos, non seulement racistes, mais même régulièrement néo-nazis.

Mais le plus désolant est de voir que cela n’épargne pas le sport amateur. Et ce même alors que la fête doit être belle. On a ainsi pu s’en rendre compte à Waziers, alors que l’Union des Mineurs, une R2 avait la chance d’accueillir Beauvais, équipe évoluant 4 divisions plus haut, au 7ème tour de Coupe de France. Et que la rencontre était émaillé d’incidents, notamment des cris racistes dénoncés par les Isariens. Même la très belle fête à la Licorne pour le RC Salouël n’a pas été épargnée. Il a suffit que quelques énergumènes allument la mèche pour voir la température monter à l’angle des tribunes nord et est entre kop wasquehalien et quelques amiénois.

Alors, nous vient une envie de dire stop ! Il faut sortir ces comportements des stades. Et pas en pénalisant tout le monde mais par des mesures individualisées. Et nous vient une exhortation envers les fauteurs de trouble : si vous n’aimez pas le sport, n’en dégoûtez pas les autres !

Morgan Chaumier

Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports