MIXITE : Sophie Raffy engagée sur tous les terrains
Sophie Raffy, élue à la Fédération Française de Hockey et en charge notamment de la Féminisation, est également membre de la commission Mixité du CNOSF.
Avec d’abord un rôle local dans le Sud-Ouest, comme présidente du Toulouse Université Club, le plus gros club omnisports de Haute-Garonne, avec 5500 licenciés dans 23 sections différentes, Sophie Raffy est également présidente de la section hockey sur gazon. C’est par ce biais-là qu’elle a rejoint l’équipe d’Isabelle Jouin, présidente de la Fédération Française de hockey sur gazon. Sophie Raffy, elle, est en charge du développement et particulièrement de la féminisation. C’est également grâce à ça qu’elle a pu être élue à la commission de la CNOSF. Elle veut avant tout mettre en avant les principes de féminisation et de mixité : « c’est vrai que le hockey au niveau mondial est représenté équitablement. Alors que nous, en France, on est à 28% de licenciées féminines et on voudrait être à 32% pour Paris 2024, ça serait l’idéal et pour essayer d’atteindre les 50/50, comme les autres le font sur la planète. Par exemple, en Argentine, il y a plus de femmes que d’hommes au hockey sur gazon… »
Le hockey sur gazon est aussi pour les femmes
Le hockey sur gazon a de nombreux atouts qui attirent de plus en plus femmes et il est vecteur de valeurs sociales : « c’est un sport d’équipe. Il y a quand même de plus en plus de femmes dans le hockey. Dans les autres sports d’équipes, on n’atteint pas non plus de chiffre très élevé, au niveau du nombre de licenciées ou même de la médiatisation. Mais on aimerait quand même déjà arriver à ce niveau de nombre de licenciées comme le handball ou le football féminin par exemple ». Le hockey sur gazon est également un sport ludique où l’on travaille aussi beaucoup sur « les valeurs, de respect, de fair-play, et c’est très important, les femmes peuvent s’y retrouver aussi bien que les hommes. »
La pratique du hockey amène à développer le respect des partenaires, des adversaires et de l’arbitre, une valeur importante dans le sport et le hockey y est particulièrement attaché. Le hockey se pratique avec un instrument – la crosse – qui doit être manié de façon appropriée. Les pratiquants sont ainsi amenés à comprendre que le respect de ces règles les protège et protège leurs co-équipiers.
Mais qu’est-ce qui plaît tant aux femmes dans le hockey sur gazon ? Sophie Raffy raconte une anecdote sur la passion de sa fille pour le sport : « c’est l’engagement. Je suis rentrée dans le hockey sur gazon par ma fille. Je suis comme Isabelle Jouin, présidente de la Fédération française de hockey sur gazon, je n’y ai jamais joué. Mais c’est un sport collectif et on s’y engage et c’est ça qui a plu à ma fille. Elle y a joué quand elle était en Angleterre, donc revenue en France, elle en a fait ».
Insérer la mixité au niveau national
Dans les petites sections, la mixité est présente jusqu’aux -16 ans. « Nous, dans notre zone on joue encore en mixité jusqu’en nationale 3, c’est autorisé. Il y a d’ailleurs une jeune fille, une landaise, qui joue en promotion avec les garçons, mais on est la seule zone avec cette spécificité, donc je ne sais pas si ça va être maintenu. On va devoir y réfléchir avec le bureau et le comité directeur pour savoir ce qu’on va faire, si c’est maintenu ou si on augmente ce nombre d’équipes mixite et jusqu’à quel niveau on peut le permettre surtout ». Le sport mixte dans le hockey sur gazon a tout de même ses limites concernant le rapport de forces et de taille entre hommes et femmes : « à un moment donné on ne pourra pas continuer les équipes mixtes, parce que physiquement c’est compliqué, mais techniquement la femme à entièrement sa place« . Une fille a donc le droit de jouer dans une équipe de garçon du moment qu’elle ne joue pas au-delà du niveau féminine nationale 2. Le sport est tout de même réglementé par des normes européennes qu’il faut respecter. Cependant le principe de mixité existe également en dehors du terrain « la mixité que l’on recherche, nous, c’est à tous les niveaux. Que ce soit niveau des joueurs, des dirigeants, de l’arbitrage…« .
Un plaisir avant tout et pour tout le monde
Il y a cependant différents types de pratique dans le hockey sur gazon qui reste avant tout un sport assez ludique : « par exemple les grandes mères de 80 ans y jouent toujours, juste on s’adapte » explique Sofie Raffy. Aujourd’hui, il n’y a que 25 % des licenciés qui font de la compétition, « donc l’importance c’est le loisir et le fun« conclut-elle. L’objectif principal du hockey sur gazon est donc l’épanouissement des joueurs par le jeu, par l’esprit d’équipe et par la notion de réussite.
Julie Michel
Propos recueillis par Léandre Leber
Crédit photo : Kévin Devigne Gazettesports.fr